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La CEDH rejette une demande d'avocats d'Öcalan pour des mauvais traitements en 2008


Jeudi 27 septembre 2018 à 11h54

Strasbourg, 27 sept 2018 (AFP) — La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a rejeté jeudi une demande formulée par deux avocats du chef de l'opposition kurde Abdullah Öcalan pour de prétendus mauvais traitements qu'il aurait subis dans sa prison d'Imrali en 2008.

Le 21 octobre 2008, deux avocats d'Öcalan et 236 détenus avaient porté plainte, alléguant que le leader du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) aurait été torturé et menacé par des gardiens de l'île-prison d'Imrali deux semaines plus tôt, le 7 octobre 2008, lors d'une fouille dans sa cellule.

Les requérants ont été déboutés par la justice turque. Celle-ci avait également ouvert une enquête disciplinaire contre un directeur et deux gardiens de la prison, qui a abouti à un non-lieu.

Les sept juges de la CEDH ont décidé à l'unanimité que le recours intenté devant l'instance de Strasbourg n'était pas non plus recevable. Les requérants invoquaient, entre autres, l'article 3 de la Convention européenne des droits de l'Homme, relatif à l'interdiction de la torture, des traitements inhumains ou dégradants.

"La Cour observe notamment que, le jour des incidents allégués ainsi que les jours suivants, Abdullah Öcalan a été examiné par plusieurs médecins, lesquels n'ont relevé aucune lésion physique ou psychique. Par ailleurs, le requérant n'a rien indiqué aux médecins non plus. En outre, il n'a pas personnellement porté plainte", ont noté les magistrats.

Une commission d'enquête européenne a également "annulé son déplacement à la prison d'Imrali du fait qu'Abdullah Öcalan aurait indiqué à ses avocats de +ne pas exagérer+ les faits en cause", souligne la CEDH.

Celle-ci avait condamné la Turquie en 2014 pour la peine incompressible de réclusion à perpétuité infligée au rebelle kurde, et son isolement "inhumain" durant ses premières années sur l'île-prison d'Imrali, de 1999 à 2009.

Depuis, le Conseil de l'Europe a noté une nette amélioration des conditions de détention du chef historique du PKK, âgé aujourd'hui de 70 ans.

Cependant, le Conseil de l'Europe s'est inquiété en mars dernier de l'absence de visites et de contacts auxquels Abdullah Öcalan est confronté: il n'avait alors plus vu ses proches depuis 18 mois, et ses conseils depuis cinq ans.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.