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L'Otan engage le processus d'adhésion de la Suède et de la Finlande


Lundi 4 juillet 2022 à 14h44

Bruxelles, 4 juil 2022 (AFP) — Les trente pays membres de l'Otan lanceront mardi le processus de ratification pour les adhésions de la Suède et de la Finlande, une décision historique pour les deux pays nordiques dictée par la guerre menée par la Russie en Ukraine.

"Les Alliés signeront les protocoles d'adhésion de la Finlande et de la Suède mardi", a annoncé l'Alliance dans un communiqué.

"Nous nous préparons à accueillir deux nouveaux alliés dotés de forces et de capacités militaires formidables", a souligné son secrétaire général, le Norvégien Jens Stoltenberg, lors d'une cérémonie pour l'entrée en fonctions du nouveau commandant suprême des forces alliée en Europe (Saceur), le général américain Christopher Cavoli.

La ministres suédoise des Affaires étrangères Ann Linde et son homologue finlandais Pekka Haavisto ont participé lundi au siège de l'organisation à Bruxelles aux dernières discussions, avant la signature prévue mardi des protocoles d'adhésion et le lancement du processus de ratification dans chacun des membres de l'Alliance.

La Turquie a donné son accord au lancement de cette procédure lors du sommet des dirigeants de l'Otan à Madrid , mais le président Recep Tayyip Erdogan a rappelé aux deux pays nordiques les conditions à remplir.

"S'ils remplissent leur devoir, nous soumettrons (le mémorandum) au Parlement" turc en vue de son adoption, mais "s'ils ne le font pas, il est hors de question pour nous de l'envoyer au Parlement...", a-t-il prévenu lors d'une conférence de presse.

M. Erdogan a évoqué une "promesse faite par la Suède" concernant l'extradition de "73 terroristes". Elle figure dans un mémorandum signé mardi à Madrid entre les dirigeants des trois pays avant l'ouverture du sommet

"Ils les renverront, ils l'ont promis. Cela figure dans des documents écrits. Ils tiendront leur promesse", a-t-il assuré, sans plus de détail.

Ankara réclame depuis plusieurs années à Stockholm l'extradition de militants kurdes et de personnes proches du mouvement fondé par le prédicateur Fethullah Gülen, accusé par les autorités turques d'avoir fomenté la tentative de coup d'État de juillet 2016.

La Suède et la Finlande sont membres de l'Union européenne, mais l'accord signé à Madrid "n'engage que ces trois pays", a rappelé lundi la porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, Nabila Massrali.

"La législation anti-terroriste est un droit souverain des Etats, mais elle doit respecter les règles et les droits fondamentaux. La Turquie a une interprétation vaste de sa législation contre le terrorisme et elle en profite pour arrêter tous ceux qui s'expriment de manière critique, journalistes, avocats, défenseurs des droits de l'homme", a-t-elle déclaré devant la presse.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.