Mardi 26 février 2008 à 12h47
ANKARA, 26 fév 2008 (AFP) — La Turquie, en lançant une opération militaire dans le nord de l'Irak, a fait usage de son "droit légitime à l'autodéfense" contre les rebelles kurdes, a déclaré mardi le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.
"L'opération transfrontalière menée par la Turquie est le résultat de son droit légitime à l'autodéfense", a affirmé M. Erdogan dans une allocution devant le groupe parlementaire de son parti, retransmise par les télévisions.
"La Turquie mène un combat juste contre une organisation terroriste qui menace la paix et la stabilité régionales (...) La Turquie a le droit de se défendre elle-même, d'éliminer ceux qui portent atteinte à la paix, l'unité et la solidarité de ses citoyens", a-t-il ajouté.
Plusieurs pays ont appelé Ankara à la modération et à mettre rapidement un terme à l'opération qu'elle mène depuis jeudi soir dans le nord de l'Irak contre les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui utilisent cette région comme une base arrière pour leurs opérations en Turquie.
Bagdad a qualifié l'incursion de "menace" pour sa souveraineté.
La Turquie a indiqué qu'elle retirerait ses troupes aussitôt leur mission achevée mais n'a pas donné d'échéance.
M. Erdogan a fait valoir que la présence du PKK était aussi une menace pour Bagdad et a donné de nouvelles assurances que l'action militaire de la Turquie n'avait pas d'autre but que de combattre les rebelles.
"L'organisation terroriste est un élément d'instabilité politique pour l'Irak tout comme il est une menace pour nous", a-t-il dit.
"Cette opération n'est pas contre le nord de l'Irak mais seulement contre l'organisation terroriste (...) La Turquie a toujours soutenu la protection de l'intégrité territoriale, la souveraineté et l'unité politique de l'Irak", a-t-il poursuivi.
Au moins 153 rebelles kurdes et 17 soldats turcs ont été tués jusque là, selon l'armée turque.
Ankara estime à environ 4.000 le nombre de rebelles retranchés dans le nord de l'Irak. Le conflit kurde en Turquie a fait plus de 37.000 morts depuis le début en 1984 de l'insurrection du PKK, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, l'Union européenne et les Etats-Unis.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.