Page Précédente

L'ONU condamne le "meurtre brutal" de deux fillettes dans un camp syrien


Vendredi 18 novembre 2022 à 18h52

Genève, 18 nov 2022 (AFP) — L'ONU a condamné vendredi le "meurtre brutal" des deux fillettes égyptiennes dont les corps ont été retrouvés dans les égouts du camp d'Al-Hol en Syrie, abritant les familles des jihadistes du groupe Etat islamique.

Dans un communiqué, le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk, a condamné "le meurtre odieux" et "brutal" de ces deux fillettes et a appelé la communauté internationale ainsi que les forces kurdes qui contrôlent la zone à redoubler d'efforts pour assurer la protection des milliers de femmes et d'enfants encore détenus dans les camps.

"La mort de ces jeunes soeurs qui avaient déjà enduré tant de misère est profondément bouleversante. Les circonstances de leur mort, et la manière dont elles ont été tuées, dépassent l'entendement", a déclaré M. Türk.

L'ONU indique que les corps des jeunes filles, toutes deux âgées de moins de 15 ans, ont été retrouvés en début de semaine dans les égouts du camp d'Al-Hol, et présentaient des blessures par arme blanche.

Selon les rapports reçus par le Bureau des droits de l'homme des Nations unies, elles ont été violées quelques jours avant leur décès. A la suite de ce viol, les deux soeurs, ainsi que leur mère, auraient été harcelées par un groupe de femmes radicalisées au sein du camp, en raison de la stigmatisation associée au fait d'avoir subi des violences sexuelles, indique l'ONU.

"Ces deux filles ont été piégées dans les circonstances désespérées de ce camp sans qu'elles en soient responsables", a déclaré M. Türk.

"Cet incident récent doit servir d'avertissement à la communauté internationale pour qu'elle rapatrie immédiatement dans leur pays d'origine les milliers de femmes et d'enfants - dont certains sont détenus depuis des années - qui se trouvent dans ces camps", a-t-il relevé.

Le haut responsable onusien a ajouté que les Forces démocratiques syriennes (FDS), qui exercent un contrôle de facto sur le camp d'Al-Hol, devraient "adopter des mesures urgentes pour garantir la sécurité et le bien-être des personnes détenues dans les camps".

Plus de 50.000 personnes vivent dans le camp délabré et surpeuplé d'Al-Hol dans le nord-est de la Syrie, sous administration kurde. Il s'agit de déplacés syriens, de réfugiés irakiens et de plus de 10.000 étrangers originaires d'une soixantaine de pays.

Depuis le début de l'année, le Bureau des droits de l'homme des Nations unies "a vérifié le meurtre de 42 personnes dans le camp d'Al-Hol, dont 10 hommes irakiens, six hommes syriens, quatre femmes irakiennes, 18 femmes syriennes, un garçon irakien, une fille irakienne et les deux filles égyptiennes".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.