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L'Iran qualifie d'"illégal" un projet européen de sanctionner les Gardiens


Lundi 31 octobre 2022 à 13h00

Téhéran, 31 oct 2022 (AFP) — L'Iran a dénoncé lundi comme "illégal" un projet envisagé par l'Allemagne et l'Union européenne de mettre les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de Téhéran, sur la liste noire des organisations terroristes.

Interrogée dimanche sur les mesures prévues par Berlin et l'UE contre Téhéran, la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock avait annoncé que la possibilité de désigner les Gardiens de la Révolution comme une organisation terroriste était à l'étude.

"Comme je l'ai clairement indiqué la semaine dernière, nous lancerons un nouveau paquet de sanctions, nous examinons également comment nous pouvons répertorier les Gardiens de la Révolution comme une organisation terroriste", a-t-elle dit à la chaîne de télévision ARD.

L'Iran est secoué par des manifestations depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une jeune Kurde iranienne, trois jours après son arrestation à Téhéran par la police des moeurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict du pays, prévoyant notamment le port du voile en public.

Des dizaines de personnes, principalement des manifestants mais aussi des membres des forces de sécurité, ont été tuées lors des manifestations. Des centaines d'autres, dont des femmes, ont été arrêtées.

"Les Gardiens de la Révolution sont l'organe militaire officiel de la République islamique et cette action est totalement illégale", a indiqué lundi le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, lors de sa conférence hebdomadaire.

"La décision de l'Allemagne pour sanctionner les Gardiens, si elle entreprend une telle action, est une continuation des actions irresponsables et non constructives de ce pays contre la République islamique", a-t-il ajouté.

Berlin avait annoncé mercredi vouloir encore durcir ses relations avec l'Iran en réponse à la répression du mouvement de protestation.

L'UE avait adopté le 17 octobre des sanctions contre la police des moeurs et onze dirigeants iraniens impliqués dans la répression des manifestations déclenchées par la mort de Mahsa Amini.

Les Gardiens sont déjà placés par Washington sur sa liste noire des entités "terroristes".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.