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L'Iran libère un Espagnol détenu depuis plus d'un an


Lundi 1 janvier 2024 à 01h23

Madrid, 1 jan 2024 (AFP) — L'Iran a libéré dimanche le dernier Espagnol qu'elle détenait, Santiago Sánchez Cogedor, un touriste qui avait été arrêté en octobre 2022 peu après son entrée dans le pays, en proie à un mouvement de contestation après la mort de Mahsa Amini.

"L'ambassade de la République Islamique d'Iran est heureuse d'annoncer la libération de Santiago Sánchez Cogedor, le seul citoyen espagnol prisonnier en Iran", a publié sur X, anciennement Twitter, l'ambassade iranienne en Espagne.

"Sa libération intervient dans le cadre de relations amicales et historiques entre les deux pays et conformément aux lois", ajoute la publication sans donner plus de détails.

Dans une publication de la Casa Real (Maison Royale) sur le même réseau social, le roi d'Espagne a célébré "son retour en Espagne pour la nouvelle année".

Santiago Sánchez Cogedor, un supporter de foot espagnol, avait entrepris début janvier 2022 de se rendre à pied depuis la région de Madrid jusqu'au Qatar pour assister au Mondial de football qui débutait le 20 novembre.

Mais sa famille avait perdu sa trace à quelques semaines du coup d'envoi. Dans un dernier message le 1er octobre sur son compte Instagram, où il documentait son périple, il avait indiqué se trouver dans un village du nord de l'Irak et être sur le point d'entrer en Iran.

Il avait ensuite dit à ses parents, dans un message vocal diffusé par une télévision, se rendre à Téhéran avant de descendre vers le port de Bandar Abbas, sur le détroit d'Ormuz, pour prendre un bateau vers le Qatar.

Quelques jours plus tard, le ministère espagnol des Affaires étrangères annonçait à la famille du touriste qu'il avait été arrêté, avait expliqué fin octobre à l'AFP Celia Cogedor, la mère de Santiago Sanchez Cogedor.

L'Iran détient plus de dix ressortissants occidentaux et est accusée par leurs soutiens et des ONG de s'en servir comme monnaie d'échange dans des négociations d'Etat à Etat.

En septembre 2022, le pays avait fait face à un mouvement de contestation avec la mort de Mahsa Amini, Kurde iranienne de 22 ans, trois jours après avoir été arrêtée par la police des moeurs pour un voile mal ajusté, une infraction présumée au drastique code vestimentaire imposé aux femmes.

Sa mort a entraîné des mois de manifestations contre les dirigeants politiques et religieux iraniens, Mahsa Amini devenant le symbole de la lutte contre l'obligation du port du voile. La répression violente de ce mouvement a provoqué des centaines de morts et des milliers d'arrestations.

Téhéran a accusé principalement les Etats-Unis, ennemi juré de l'Iran, d'être derrière ces protestations.

Dans ce contexte, les autorités iraniennes avaient annoncé fin septembre 2022 l'arrestation de neuf étrangers, originaires notamment de Pologne, d'Italie et de France, en lien, selon elles, avec le mouvement de contestation.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.