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L'Iran fustige les Occidentaux pour avoir exprimé leurs inquiétudes sur l'état de santé d'une élève


Jeudi 5 octobre 2023 à 16h01

Téhéran, 5 oct 2023 (AFP) — L'Iran a fustigé jeudi les propos "interventionnistes" de plusieurs gouvernements occidentaux pour avoir exprimé leurs inquiétudes sur l'état de santé d'une adolescente hospitalisée depuis dimanche.

Selon l'ONG Hengaw basée en Norvège, qui suit la situation des Kurdes en Iran, Armita Garawand, une lycéenne de 16 ans, est dans le coma après avoir subi dans le métro de Téhéran une "agression" de la part de membres de la police des moeurs, chargés de faire appliquer l'obligation pour les femmes iraniennes de porter le voile en public.

Lundi, l'agence de presse officielle iranienne Irna a affirmé que la jeune fille s'était évanouie après une "chute de tension" dans le métro.

Le directeur général du métro de Téhéran, Massoud Dorosti, a nié toute "altercation verbale ou physique" entre l'adolescente et des passagers ou du personnel du métro.

La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a jugé "intolérable" qu'une jeune femme "se batte à nouveau pour sa vie", pour ne pas voir porté le voile.

De son côté, l'envoyé spécial américain pour l'Iran, Abram Paley, a affirmé que Washington était "choqué et inquiet en raison des informations selon lesquelles la soi-disant police des moeurs iranienne aurait agressé" la lycéenne.

Jeudi, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien, Nasser Kanani, a critiqué ces déclarations, sans faire d'allusion directe à l'affaire de la jeune fille.

"Au lieu de remarques interventionnistes et biaisées et au lieu d'exprimer des inquiétudes peu sincères à l'égard des femmes et des filles iraniennes, vous feriez mieux de vous inquiéter du personnel de santé et des patients américains, allemands et britanniques et de vous attaquer à leur situation", a-t-il dit sur X (ex-Twitter).

Lundi, une journaliste iranienne, Maryam Lotfi, a été brièvement arrêtée à Téhéran après s'être rendue dans un hôpital pour enquêter sur l'état de santé de la jeune fille.

L'agence Irna a diffusé jeudi des entretiens avec deux adolescentes présentées comme des camarades d'Armita, affirmant qu'elles étaient avec elle lors de l'incident.

"Elle est tombée à l'entrée du wagon (...) personne ne l'a poussée et elle ne s'est battue avec personne", a déclaré l'une des deux jeunes filles, Fatemeh.

Les autorités iraniennes restent en alerte, un peu plus d'un an après le décès en détention, le 16 septembre 2022, de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans arrêtée par la police des moeurs pour avoir prétendument enfreint les règles vestimentaires strictes imposées aux femmes en Iran.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.