Mardi 4 août 2009 à 19h10
TEHERAN, 4 août 2009 (AFP) — Un responsable des services de sécurité iranien a confirmé mardi que trois Américains avaient été arrêtés près de la frontière avec le Kurdistan irakien pour être entrés "illégalement" dans le pays.
Cette annonce survient au moment où les Etats-Unis tentent d'accroître la pression sur Téhéran sur son programme nucléaire controversé et où l'Iran accuse l'Occident d'être "complice de crimes" dans les manifestations qui ont suivi la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad.
"Ces trois personnes, dont l'identité n'est pas encore connue, ont été arrêtées près de la frontière, à Malakh-Khor, près de la ville de Marivan" (nord-ouest), a déclaré à l'agence Fars, Iraj Hassanzadeh, vice-gouverneur de la province du Kordestan chargé de la sécurité.
"Quiconque cherche à entrer illégalement dans le pays en provenance des frontières de (la province du) Kordestan est arrêté", a-t-il poursuivi, démentant qu'ils soient déjà en train d'être interrogés comme l'avaient indiqué auparavant des médias.
Des médias américains ont identifié les trois personnes, qui faisaient de la randonnée dans la région du Kurdistan irakien, tout proche de l'Iran, comme étant Shane Bauer, un photo-journaliste, Sara Shourd, une professeur d'anglais et Joshua Fattal, un aventurier passionné de voyages, tous âgés d'une vingtaine d'années.
La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a appelé lundi Téhéran à donner des nouvelles des trois Américains et à permettre leur retour "le plus tôt" possible.
"Nous sommes naturellement inquiets. Nous voulons que cette affaire soit résolue le plus rapidement possible", a ajouté Mme Clinton.
M. Hassanzadeh a indiqué à la chaîne publique iranienne en langue arabe Al-Alam que le trio avait été arrêté "il y a quatre jours" et qu'ils étaient "en train d'être interrogés".
Il a déclaré à l'agence Fars qu'ils avaient des visas syrien et irakien et qu'"ils n'ont pas encore fait d'aveux".
Un haut responsable des gardes-frontières de la région autonome du Kurdistan irakien avait fait état vendredi de l'arrestation en Iran de trois Américains portant des "sacs à dos" après qu'ils eurent traversé la frontière en provenance du Kurdistan irakien.
Le lendemain, Al-Alam avait confirmé l'arrestation, affirmant que les trois personnes s'étaient "infiltrées" à partir de l'Irak. Une autre chaîne de la République islamique les avait auparavant qualifiés de "militaires".
Un responsable du Pentagone avait alors indiqué qu'aucun membre de l'armée américaine n'était impliqué dans cet incident.
Le responsable de la presse à la Sûreté générale du Kurdistan irakien, Bechro Ahmad, avait précisé samedi que les trois Américains étaient passés outre une mise en garde de la police touristique de la région leur disant de ne pas franchir une montagne, la frontière avec l'Iran étant proche.
Selon Bechro Ahmad, les trois Américains étaient descendus dans un hôtel de la station touristique d'Ahmad Awa (95 km au nord-est de Souleimaniyeh), dans une zone où la frontière avec l'Iran est mal définie.
Les relations irano-américaines sont tendues depuis de nombreuses années. Téhéran avait été placé par l'ancienne administration américaine sur l"axe du mal" des pays soutenant le terrorisme tandis que l'Iran dépeint les Etats-Unis comme "le grand Satan".
Les tensions se sont avivées ces derniers mois, malgré les ouvertures du président américain Barack Obama envers l'Iran, sur fond d'ambitions nucléaires de Téhéran, et après la réélection controversée du président Mahmoud Ahmadinejad le 12 juin.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.