Lundi 24 septembre 2007 à 14h22
TEHERAN, 24 sept 2007 (AFP) — Un responsable iranien a confirmé lundi à l'AFP la fermeture de la frontière avec la région du Kurdistan irakien pour protester contre l'arrestation le 20 septembre d'un ressortissant iranien par les forces américaines à Souleymanieh.
"Nous avons fermé la frontière et nous espérons que les responsables irakiens agiront le plus rapidement possible pour faire libérer notre collaborateur", a dit Esmaïl Najar, gouverneur de la province du Kurdistan.
"Un de nos collaborateurs de la province de Kermanshah, chargé des échanges économiques avec le nord de l'Irak, a été arrêté jeudi à Souleymanieh par les forces américaines et a été emmené dans un endroit inconnu", a-t-il ajouté.
"Nous avions dit que s'il n'était pas libéré rapidement, nous allions reconsidérer nos échanges commerciaux", a affirmé M. Najar.
Interrogé pour savoir jusqu'à quand la frontière sera fermée, il a répondu : "nous espérons que les Irakiens agiront le plus rapidement pour faire libérer notre collaborateur".
Le porte-parole du gouvernement de la région autonome du Kurdistan irakien, Jamal Abdallah, avait déclaré à l'AFP lundi matin que Téhéran avait fermé "les cinq postes-frontières entre l'Iran et la région du Kurdistan".
L'Iranien arrêté le 20 septembre, Mahmoudi Farhadi, est accusé par l'armée américaine d'être un officier de la force al-Qods, unité d'élite des Gardiens de la révolution iraniens, et d'être impliqué dans la contrebande d'armes destinées aux rebelles irakiens.
Téhéran a affirmé que cet homme était responsable du développement des échanges commerciaux régionaux et qu'il faisait partie d'une délégation de la province de Kermanshah, frontalière du nord de l'Irak, invitée officiellement par les Irakiens.
Depuis la chute de Saddam Hussein, l'Iran a largement développé ses échanges commerciaux avec l'Irak.
Le président irakien Jalal Talabani, lui-même kurde, a exigé la libération de M. Fahradi notamment "pour la prospérité de la région du Kurdistan".
La chambre de commerce irano-irakienne a fait état de la signature d'accords d'une valeur de 730 millions de dollars entre l'Iran et l'Irak lors d'une conférence à la mi-septembre à Téhéran qui a réuni une centaines d'hommes d'affaires et de responsables irakiens, selon l'agence Irna.
Les accords signés concernent notamment les secteurs pétroliers, du bâtiment, de l'alimentation, les produits électriques et ménagers ainsi que les échanges bancaires et de service, a dit l'agence lundi.
Le 28 août, l'armée américaine avait interpellé pendant quelques heures dans un grand hôtel de Bagdad un groupe d'Iraniens, travaillant pour le ministère irakien de l'Energie.
Les forces américaines détiennent toujours cinq Iraniens appréhendés le 11 janvier 2007 dans le Kurdistan irakien et accusés d'aider les insurgés. Téhéran affirme qu'il s'agit de diplomates.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.