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L'Iran adopte une loi renforçant les sanctions contre le non-port du voile


Mercredi 20 septembre 2023 à 09h59

Téhéran, 20 sept 2023 (AFP) — Le Parlement iranien a approuvé mercredi un projet de loi discuté depuis plusieurs mois qui renforce les sanctions contre les femmes ne portant pas le voile obligatoire dans les lieux publics, selon les médias officiels.

"Les députés ont approuvé la mise en oeuvre du projet de loi sur +le hijab et la chasteté+ pour une durée d'essai de trois ans", a indiqué l'agence Irna, alors que le gouvernement a durci ces derniers mois le ton contre le nombre croissant de femmes sortant tête nue, surtout dans les grandes villes.

Ce projet de loi durcit les peines pour toute personne poursuivie pour avoir enfreint le code vestimentaire strict imposé aux femmes, l'un des piliers idéologiques de la République islamique depuis la chute du shah en 1979.

Il prévoit ainsi des sanctions financières pour la "promotion de la nudité" ou la "moquerie du hijab" dans les médias et sur les réseaux sociaux, ainsi que des amendes et des interdictions de quitter le pays pour les propriétaires d'entreprises dont les employés ne portent pas de voile.

Au maximum, "toute personne qui" commet le délit de "ne pas porter de voile ou de porter des vêtements inappropriés en coopération avec des gouvernements, des médias, des groupes ou des organisations étrangères ou hostiles" à la République islamique, "ou de manière organisée, sera condamnée à une peine d'emprisonnement du quatrième degré", soit entre 5 à 10 ans, indique le projet de loi.

Pour devenir loi, le projet doit être approuvé par le Conseil des gardiens de la Constitution.

Ce texte est adopté quatre jours après le premier anniversaire de la mort de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, décédée le 16 septembre 2022 après son arrestation par la police des moeurs pour avoir prétendument enfreint le code vestimentaire. Ce décès avait déclenché un vaste mouvement de contestation dans le pays.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.