Vendredi 7 mars 2008 à 20h33
ANKARA, 7 mars 2008 (AFP) — L'Irak souhaite établir des relations "stratégiques et solides" avec la Turquie voisine qui a procédé le mois dernier à une offensive militaire dans le nord de l'Irak pour combattre les rebelles kurdes, a déclaré vendredi à Ankara le président irakien Jalal Talabani.
"Le but de cette visite est de pouvoir établir des relations stratégiques et solides avec la Turquie", a dit M. Talabani en arabe selon ses propos traduits en turc.
Il s'exprimait lors d'une conférence de presse à la présidence avec son homologue Abdullah Gül.
M. Talabani a souhaité la promotion des liens dans les domaines politiques, économiques, culturels et de l'énergie afin que la coopération turco-irakienne puisse constituer un modèle au Proche-Orient.
M. Talabani, un Kurde, est arrivé vendredi pour la première fois en Turquie en tant que chef d'Etat et son déplacement intervient juste une semaine après la fin d'une vaste incursion des forces turques dans les montagnes du Kurdistan irakien.
Lors de leur allocution à la presse avant de répondre aux questions, les deux présidents ont voulu éviter la question délicate de cette opération qui s'est déroulée du 21 au 29 février.
M. Gül s'est contenté de dire que l'Irak, visée lui-même par le terrorisme, était très bien placé pour "comprendre" la lutte de la Turquie contre les rebelles du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
M. Talabani a quant à lui indiqué que la constitution irakienne ne permettait pas l'établissement sur le sol irakien d'organisations pouvant nuire aux pays voisins, soulignant que lors de sa visite de deux jours en Turquie les parties se pencheront sur les questions de sécurité.
"Nous sommes évidemment opposés à une organisation qui lance des attaques contre un pays voisin et nous ne le permettrons pas", a souligne M. Talabani, indiquant que les kurdes qui administrent le nord de son pays avaient été sommés d'exercer des pressions sur le PKK pour qu'il quitte ce territoire où il dispose de plusieurs camps.
Interrogé pour savoir si la Turquie envisageait des efforts politiques en faveur du PKK, le président turc a indiqué qu'il n'était "pas question de tolérer une organisation impliquée dans le terrorisme", exhortant les rebelles à déposer les armes.
"Avant tout, toute personne portant illégalement des armes et perpétrant des attaques terroristes doivent y renoncer", a affirmé M. Gül.
Le PKK, considéré comme terroriste par une grande partie de la communauté internationale dont les Etats-Unis et la Turquie, mène depuis 1984 une lutte armée contre l'Etat turc qui a fait quelque 37.000 morts.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.