
Mercredi 26 août 2009 à 15h27
SHANGHAI, 26 août 2009 (AFP) — L'Irak a approuvé un contrat pétrolier controversé au Kurdistan (nord du pays) dont les droits ont été achetés par le géant chinois Sinopec à la suite de son acquisition du groupe pétrolier suisse Addax Petroleum, a annoncé mercredi la presse chinoise.
L'Irak reconnaît désormais le contrat prévoyant le développement du champ pétrolier de Taq Taq, dans la région kurde autonome du nord du pays, rapporte le journal China Business News, citant un responsable non identifié de Sinopec.
Il n'a pas été possible de joindre des dirigeants de Sinopec pour confirmer l'information.
Bagdad avaient jusque là menacé de mettre Sinopec sur la liste noire pour l'achat de droits en Irak sans consulter le gouvernement central.
Jusqu'à présent, Bagdad a toujours refusé de reconnaître les contrats pétroliers conclus par le Kurdistan avec des sociétés étrangères, voulant des contrats de service, rémunérant les compagnies pétrolières au baril extrait plutôt que par un partage des bénéfices tirés de l'exploitation des ressources.
Sinopec, le plus grand raffineur d'Asie, a accepté de racheter Addax en juin pour 7,2 milliards de dollars, soit la plus importante acquisition de la Chine à l'étranger.
Addax Petroleum, basé en Suisse et coté à Londres et Toronto, est le plus grand producteur indépendant de pétrole, avec des actifs au Nigeria et dans le Kurdistan.
L'investissement à Taq Taq a atteint 500 millions de dollars pour une capacité maximale de 180.000 barils par jour (b/j). Le gisement fournira au début 40.000 b/j. Le brut sera acheminé vers une station de stockage par un petit oléoduc de 9 km tout juste construit et de là il sera transporté par camions à l'oléoduc principal Kirkouk-Ceyhan, 75 km plus loin.
Le gisement est opéré par les Turcs de Genel Enerji et Addax d'un côté, le gouvernement kurde irakien de l'autre.
Genel et Addax se partageront 12% des revenus de l'exportation, les 88% restant reviendront au gouvernement central après transit par le gouvernement kurde irakien.
Lundi, un responsable du ministère irakien du Pétrole avait menacé Sinopec de le disqualifier de tout appel d'offres en Irak s'il achetait Addax.
"Nous avons adressé une lettre à ce sujet à Sinopec ... s'il maintint son offre d'achat sur Addax, nous envisagerons de la placer sur la liste noire", déclarait Abdel Karim al-Louaïbi, cité par Dow Jones Newswires.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.