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L'Irak approuve le budget 2019, l'un des plus importants de son histoire


Jeudi 24 janvier 2019 à 08h10

Bagdad, 24 jan 2019 (AFP) — Les députés irakiens ont approuvé tôt jeudi le budget 2019, en hausse de près de 45% par rapport à 2018 et l'un des plus importants de l'histoire de ce pays pétrolier, avec notamment une revalorisation des allocations au Kurdistan autonome.

Les recettes s'élèvent à 111,8 milliards de dollars, basées sur des exportations de pétrole de 3,9 millions de barils/jour au prix moyen estimé de 56 dollars.

Actuellement, le prix du baril est de 63 dollars.

Le budget indique que 89% des recettes proviennent du pétrole.

Le déficit se monte à 23,1 milliards de dollars --et a plus que doublé par rapport à 2018-- et les investissements à 27,8 milliards de dollars.

Les recettes pétrolières prévues incluent 250.000 b/j produits au Kurdistan qui, après une coupe en 2018 de sa part du budget --de 17% à 12,6%--, a vu son allocation revalorisée pour 2019.

En rétorsion au référendum d'indépendance et après avoir repris aux Kurdes les zones pétrolières disputées, Bagdad avait posé comme condition que ces 250.000 b/j soient exportés via la Somo, l'agence étatique chargée de commercialiser le pétrole, et que leurs recettes reviennent au budget fédéral.

En échange, Bagdad prendra en charge en 2019 l'ensemble des salaires des fonctionnaires kurdes, notamment les combattants peshmergas, dont les soldes ont longtemps fait l'objet de discordes entre Erbil et Bagdad.

Et pour la première fois, ces salaires seront versés, que la région autonome se tienne ou pas à l'exportation via la Somo des 250.000 b/j, a expliqué à l'AFP Sarkawt Chemseddine, député du parti kurde d'opposition Nouvelle génération.

Au total, les salaires, pensions et cotisations sociales pour les fonctionnaires représentent 52 milliards de dollars, soit 15% de plus qu'en 2018.

Les parlementaires des provinces ravagées par le groupe jihadiste Etat islamique (EI) et la guerre pour le chasser, dans l'ouest et le nord du pays, s'estiment, eux, lésés et plaident pour plus de fonds pour la reconstruction en 2019.

Pour 2018, le budget n'avait été approuvé par le Parlement qu'en mars.

Le Parlement devait également voter pour nommer de nouveaux ministres alors que le Premier ministre Adel Abdel Mahdi, désigné il y a trois mois, n'a toujours pas complété son cabinet. Mais le vote inscrit à l'ordre du jour n'a finalement pas eu lieu.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.