Vendredi 11 janvier 2013 à 11h17
ANKARA, 11 jan 2013 (AFP) — Les meurtres aux allures dexécution de trois activistes kurdes à Paris semblent être le résultat d'une querelle interne au sein du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), le mouvement armé auquel adhéraient les trois femmes, a réaffirmé vendredi le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.
Même s'il a rappelé qu'il fallait attendre les conclusions de l'enquête de la police française, M. Erdogan a toutefois estimé que ses premiers éléments semblaient privilégier la piste d'un crime commis par quelqu'un de l'intérieur, en soulignant que le bâtiment dans lequel s'est produit le drame était muni d'un système de sécurité à code confidentiel.
"Ces trois personnes ont ouvert la porte. Elles ne l'auraient sûrement pas fait si elles ne connaissaient par l'assassin, ou alors celui-ci possédait le code" d'entrée, a dit M. Erdogan aux journalistes dans l'avion le ramenant à Ankara après une tournée africaine, a rapporté l'agence Anatolie.
Le chef du gouvernement turc a également réaffirmé que ces crimes pouvaient être l'oeuvre de certains milieux, qu'il n'a pas identifiés, voulant "saboter" les récentes négociations de paix entre Ankara et le PKK.
"Chaque fois qu'il y a une initiative de bonne volonté, on a tenté de l'empêcher", a regretté M. Erdogan.
L'histoire récente du PKK, une organisation classée comme terroriste dans de nombreux pays, est jalonnée de meurtres et de règlements de comptes violents entre ses diverses factions.
Les trois militantes kurdes ont été exécutées chacune de plusieurs balles dans la tête, a-t-on indiqué à Paris de source judiciaire. Leurs corps ont été découverts à Paris dans le "Centre d'information sur le Kurdistan", une antenne du PKK.
Parmi les trois victimes figure Sakine Cansiz, 55 ans, considérée comme une proche du chef emprisonné du PKK, Abdullah Öcalan.
Ces assassinats surviennent alors que, selon des médias turcs, Ankara et Abdullah Öcalan se sont mis d'accord sur le principe d'un arrêt des combats, qui durent depuis 1984 et ont coûté la vie à plus de 45.000 personnes.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.