Jeudi 20 octobre 2011 à 08h40
DIYARBAKIR (Turquie), 20 oct 2011 (AFP) — Les chasseurs turcs ont continué dans la nuit de mercredi à jeudi de bombarder dans le nord de l'Irak des camps des rebelles kurdes qui ont tué 24 soldats turcs à la frontière turco-irakienne, ont indiqué des sources de sécurité locale.
L'activité militaire à la base aérienne de Diyarbakir, principale ville du sud-est anatolien peuplé majoritairement de kurdes, était intense pendant toute la nuit où de nombreux F-16 ont décollé pour bombarder la montagne irakienne qui abrite des repaires du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a-t-on précisé de même source.
L'activité était telle qu'elle a perturbé le trafic civil au dessus de la ville, a-t-on ajouté.
Une attaque du PKK contre des postes militaires le long de la frontière avec lIrak a fait 24 morts et 18 blessés tard mardi. Selon la presse, entre 200 et 250 rebelles kurdes, retranchés dans le Kurdistan irakien, sont rentrés en Turquie et ont pris dassaut, dans la nuit de mardi à mercredi, les positions de larmée situées dans une zone montagneuse de Hakkari (extrême sud-est).
L'aviation avait immédiatement riposté à l'attaque des rebelles. Des commandos ont également été lancés à la poursuite des assaillants et des unités spéciales ont été héliportées à quelques kilomètres à lintérieur du territoire irakien.
Cette offensive est la plus meurtrière depuis presque vingt ans et a provoqué une onde de choc en Turquie, endeuillée, qui devait enterrer ses morts jeudi.
Le président de la République, Abdullah Gül, qui revenait dune tournée à la frontière turco-irakienne pour remonter le moral des troupes, a assuré que "la vengeance serait terrible".
Après une période daccalmie, le PKK, considéré comme terroriste par bon nombre de pays, a repris les armes contre lEtat turc depuis l'été et une intervention massive au sol est évoquée depuis au Kurdistan irakien.
Le conflit, qui a démarré en 1984, a fait plus de 45.000 victimes.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.