Dimanche 28 decembre 2008 à 19h48
MONTS QANDIL (Irak), 28 déc 2008 (AFP) — L'aviation turque a bombardé dimanche des positions des séparatistes kurdes du PKK au Kurdistan irakien, a indiqué à l'AFP le responsable des relations extérieures du Parti des travailleurs du Kurdistan.
"Des avions turcs ont effectué aujourd'hui à midi (09H00 GMT) des frappes sur les districts de Khwakurk et de Khnera, à la frontière entre l'Irak, l'Iran et la Turquie", a déclaré Ahmed Denis, le responsable des relations extérieures du PKK.
"Les frappes ont duré jusqu'à 15H00" (12H00 GMT), a ajouté le responsable séparatiste kurde.
"La nuit précédente, les avions turcs avaient frappé pendant une heure ces districts", a par ailleurs souligné M. Denis, précisant qu'il n'avait pas d'information sur d'éventuelles victimes lors de l'ensemble de ces raids aériens.
Les 16 et 17 décembre, l'aviation turque avait déjà bombardé des cibles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatistes kurdes de Turquie) dans le nord de l'Irak.
Les cibles visées étaient des positions du PKK dans les montagnes de Qandil, une place-forte des rebelles kurdes de Turquie.
L'armée turque effectue régulièrement des raids aériens contre des bases du PKK dans le nord de l'Irak, avec l'aide de renseignements fournis par les Etats-Unis, alliés de la Turquie au sein de l'Otan. Le précédent raid avait eu lieu le 5 décembre.
Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par Ankara, les Etats-Unis et l'Union européenne, a lancé en 1984 une campagne armée pour obtenir l'autonomie du sud-est de la Turquie, une région peuplée majoritairement de Kurdes. Le conflit a fait 44.000 morts.
Selon Ankara, quelque 2.000 rebelles du PKK sont retranchés dans les montagnes du nord de l'Irak, y disposent de la liberté de mouvement et s'y approvisionnent en armes et en munitions avec lesquelles ils lancent des attaques en territoire turc.
Le 25 décembre, trois soldats turcs avaient été tués et neuf autres blessés, dont quatre grièvement, dans une attaque de rebelles kurdes dans le sud-est de la Turquie.
Des rebelles du PKK avaient attaqué à l'arme automatique un minibus de l'armée dans la petite ville de Cizre, proche des frontières avec l'Irak et la Syrie.
La Turquie a souvent accusé les Kurdes d'Irak, qui gèrent la région dans le cadre d'une autonomie, de tolérer et même d'aider les activités du PKK.
Le 24 décembre à Ankara, le Premier ministre Nouri al-Maliki et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan avaient exprimé leur volonté de lutter contre les séparatistes du PKK retranchés dans les montagnes du nord de l'Irak.
"Nous ne devrons pas permettre que les organisations terroristes, en particulier le PKK (interdit), affaiblissent nos relations", avait indiqué M. Maliki.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.