Jeudi 10 decembre 2009 à 17h26
ANKARA, 10 déc 2009 (AFP) — L'armée turque a tué neuf rebelles kurdes dans le sud-est du pays lors d'une opération menée avec l'Iran, a-t-on appris jeudi de sources concordantes, tandis que le mouvement rebelle a revendiqué la responsabilité d'une attaque meurtrière dans le nord.
Plusieurs dirigeants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en lutte depuis 25 ans contre le régime d'Ankara, ont été tués lors de l'opération des forces turques, menée dans les provinces de Mardin et Hakkari, selon l'agence de presse turque Anatolie, qui n'a pas précisé quand les faits ont eu lieu.
Des sources militaires contactées par l'AFP ont seulement confirmé que des opérations contre le PKK étaient en cours dans la région.
Les forces de sécurité iraniennes sont également impliquées dans cette opération, a ajouté Anatolie.
La province d'Hakkari touche les frontières iranienne et irakienne de la Turquie.
Le PKK a une organisation soeur en Iran, et de nombreux rebelles kurdes ont des bases arrières dans le nord de l'Irak, d'où ils lancent des attaques en Turquie et en Iran.
Les forces iraniennes et turques ont par le passé effectué des opérations coordonnées contre les rebelles du PKK dans le nord de l'Irak, en procédant à des tirs d'artillerie au-dessus des frontières.
Par ailleurs, neuf militants du PKK ont quitté le nord de l'Irak et se sont rendus aux autorités turques à la frontière entre les deux pays, mercredi soir, selon des sources judiciaires. Ils étaient interrogés jeudi.
Ankara a annoncé récemment des réformes en faveur de la communauté kurde, pour saper le soutien au PKK dans les communautés kurdes, et mettre un terme à un conflit qui a fait au moins 45.000 morts.
Mais la tension est montée la semaine dernière avec une série de manifestations pour dénoncer les conditions de détention du dirigeant du PKK Abdullah Ocalan, condamné à la prison à vie.
Lundi, sept soldats turcs ont été tués et trois grièvement blessés dans une embuscade dans la province de Tokat, au nord du pays, où les groupes d'extrême-gauche, et plus rarement le PKK, sont actifs.
Le PKK a revendiqué la responsabilité de cette attaque jeudi sur son site web, précisant que l'embuscade constituait un "acte de représailles" contre les opérations de l'armée turque visant le mouvement ainsi que la dégradation des conditions de détention de son chef.
Ce regain de violence survient alors que la Cour constitutionnelle a commencé mardi d'examiner une demande d'interdiction du DTP (Parti pour une société démocratique), le principal parti kurde, qui est accusé de liens avec le PKK.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.