Jeudi 10 decembre 2009 à 12h25
ANKARA, 10 déc 2009 (AFP) — L'armée turque a tué neuf rebelles kurdes dans le sud-est du pays au cours d'une opération menée avec l'Iran, tandis que neuf autres se sont rendus aux autorités, a-t-on appris de sources concordantes jeudi.
Parmi les rebelles tués, dans les provinces de Mardin et Hakkari, figurent plusieurs dirigeants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en lutte depuis 25 ans contre le régime d'Ankara, selon l'agence de presse turque Anatolie, qui ne précise pas quand les faits ont eu lieu.
Des sources militaires contactées par l'AFP ont seulement confirmé que des opérations contre le PKK étaient en cours dans la région.
Les forces de sécurité iraniennes sont également impliquées dans la lutte contre les rebelles, a ajouté Anatolie.
La province d'Hakkari touche les frontières iranienne et irakienne de la Turquie.
Le PKK a une organisation soeur en Iran, et de nombreux rebelles kurdes ont des bases arrières dans le nord de l'Irak, d'où ils lancent des opérations en Turquie et en Iran.
Les forces iraniennes et turques ont par le passé effectué des opérations coordonnées contre les rebelles du PKK dans le nord de l'Irak, en procédant à des tirs d'artillerie au-dessus des frontières.
Neuf militants du PKK qui ont quitté le nord de l'Irak se sont par ailleurs rendus aux autorités turques à la frontière entre les deux pays, mercredi soir, selon des sources judiciaires. Ils étaient interrogés jeudi.
Ankara a annoncé récemment des réformes en faveur de la communauté kurde, pour saper le soutien au PKK dans les communautés kurdes, et mettre un terme à un conflit qui a fait au moins 45.000 morts.
Mais la tension est montée la semaine dernière avec une série de manifestations pour dénoncer les conditions de détention du dirigeant du PKK Abdullah Ocalan, condamné à la prison à vie.
Et lundi, sept soldats turcs ont été tués dans une embuscade dans le nord du pays, où les groupes d'extrême-gauche, et plus rarement le PKK, sont actifs. Les autorités n'ont pas accusé officiellement le PKK.
Ce regain de violence survient alors que la Cour constitutionnelle a commencé mardi d'examiner une demande d'interdiction du DTP (Parti pour une société démocratique), le principal parti kurde, accusé de liens avec le PKK.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.