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L'armée turque s'inquiète d'une désintégration de l'Irak


Lundi 1 octobre 2007 à 13h50

ISTANBUL (Turquie), 1 oct 2007 (AFP) — L'armée turque a mis en garde lundi contre une désintégration "vers laquelle s'achemine rapidement" l'Irak, ce qui représente une menace pour la sécurité de la Turquie, avec l'apparition possible d'un Etat kurde dans le nord irakien.

"Nous sommes très préoccupés", car "la désintégration de l'Irak est fortement probable", a dit le chef d'état-major turc, le général Yasar Buyukanit, dans un discours prononcé dans une académie militaire d'Istanbul retransmis par la télévision.

"Un Etat indépendant à venir dans le nord de l'Irak représentera un risque majeur pour la Turquie, en termes de politique et de sécurité", a-t-il affirmé.

La Turquie craint qu'une éventuelle indépendance des Kurdes irakiens ne renforce la rébellion menée par les séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est du pays et qui a fait plus de 37.000 morts en 23 ans.

Ankara avait accusé les Kurdes irakiens de tolérer, voire de soutenir le PKK, dont les militants trouvent refuge et installent des bases arrière dans le nord de l'Irak pour mener des attaques côté turc.

Vendredi dernier Ankara et Bagdad ont signé un accord de coopération en matière de sécurité destiné à combattre le PKK, mais il semble peu probable que le gouvernement irakien puisse agir dans la zone kurde qu'il ne contrôle pratiquement pas.

Par ailleurs, le général Buyukanit a réaffirmé la volonté de l'armée de défendre le caractère laïc de l'Etat turc, alors qu'un débat se développe sur le projet de constitution par le parti au pouvoir AKP, issu de la mouvance islamiste.

"Aucun pouvoir ne peut transformer en quelque chose d'autre la république fondée par Atatürk, personne ne peut changer la structure laïque de la république", a-t-il déclaré.

La protection du système politique unitaire et laïc turc "est notre raison d'être et continuera à l'être", a encore dit le chef d'état-major.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.