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L'armée turque affirme avoir tué 41 rebelles kurdes en Irak


Lundi 25 février 2008 à 18h53

AMADIYAH (Irak), 25 fév 2008 (AFP) — L'armée turque a affirmé avoir tué lundi 41 rebelles kurdes supplémentaires au cours de l'opération qu'elle mène depuis jeudi soir dans le nord de l'Irak, tandis que les Etats-Unis appelaient à la modération et à un retrait rapide des troupes.

Alors que d'intenses combats se poursuivaient, les dirigeants turcs ont assisté à Ankara aux obsèques de trois officiers tués lors de l'incursion, qui au total a fait 153 morts chez les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et 17 au sein de l'armée, selon les chiffres de l'état-major.

"Les terroristes en tentant de fuir la région sous le contrôle de nos troupes ont été pris sous des tirs à courte portée et ont subi de lourdes pertes" dans la nuit de dimanche à lundi, a affirmé l'état-major dans un communiqué diffusé sur son site internet.

L'aviation a frappé une trentaine d'objectifs dans le nord de l'Irak sur la ligne de progression des troupes turques et les hélicoptères ont effectué des raids toute la journée, a-t-il ajouté.

Le dernier bilan fourni par le PKK faisait état d'au moins 81 soldats et de trois rebelles tués.

Des membres des forces armées kurdes de la région autonome du nord de l'Irak ont déclaré que des raids aériens avaient commencé vers 20H00 GMT dimanche et avaient continué jusqu'à 11H00 GMT lundi dans le secteur de Hakurk, un bastion du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), à 20 kilomètres de la frontière turque.

Ankara a réaffirmé lundi que ses forces se retireraient d'Irak dès qu'elles auraient achevé leur mission, mais n'a pas donné de précision sur la date d'un éventuel retrait.

"Ce à quoi nous essayons de parvenir, déterminera la durée" de l'opération, a déclaré le vice-Premier ministre Cemil Ciçek après une réunion du Conseil des ministres à Ankara.

Peu après son intervention, la Maison Blanche a dit espérer que l'opération serait courte et se bornerait à viser les séparatistes du PKK sans faire de victime civile.

"Nous espérons que ceci sera simplement une incursion à court terme", a dit devant la presse la porte-parole de la Maison Blanche, Dana Perino.

L'armée turque a diffusé lundi des images vidéo de l'opération, dans lesquelles on voit des soldats en tenue de camouflage blanches embarquer à bord d'un hélicoptère Sikorsky, qui décolle d'une base non identifiée en compagnie d'hélicoptères d'attaque Cobra.

Les images montrent des soldats marchant dans la neige, des convois de véhicules militaires évoluant sur des routes de montagne et des bombardements de cibles non spécifiées.

A Ankara, des milliers de personnes ont assisté aux obsèques de trois officiers tués dans l'opération, dont deux pilotes d'un hélicoptère détruit près de la ville irakienne d'Amadiyah.

"Maudit soit le PKK, les martyrs ne meurent jamais, la patrie ne sera jamais divisée", a scandé l'assistance durant la cérémonie, à laquelle assistait le président Abdullah Gül, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et le général commandant l'état-major Yasar Büyükanit.

A Diyarbakir, la principale ville du sud-est de la Turquie, peuplée en majorité de Kurdes, plusieurs milliers de personnes ont manifesté pour réclamer la fin de l'opération, scandant des slogans hostiles au Premier ministre tels que "Erdogan terroriste" et "Erdogan hypocrite".

"Il faut écraser la main qui tente de s'emparer des monts Qandil", ont crié les manifestants, faisant référence au massif montagneux du nord de l'Irak abritant le quartier général du PKK, près de la frontière iranienne.

Ankara estime à 4.000 le nombre de rebelles retranchés dans le nord de l'Irak d'où ils mènent des opérations en Turquie.

Le conflit kurde en Turquie a fait plus de 37.000 morts, selon les chiffres officiels, depuis le début en 1984 de l'insurrection du PKK, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, l'Union européenne et les Etats-Unis.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.