Lundi 17 septembre 2012 à 13h37
ISTANBUL, 17 sept 2012 (AFP) — Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé lundi que l'armée avait tué environ 500 rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en un mois dans le sud-est de la Turquie, peuplé en majorité de Kurdes, où les combats se sont intensifiés cet été.
"Lors du dernier mois, au total environ 500 terroristes ont été neutralisés lors des opérations lancées dans la région" du Sud-Est, a déclaré M. Erdogan lors d'une inauguration d'école à Denizli (ouest), utilisant le vocable habituel chez les autorités turques de "terroriste" pour désigner le PKK.
"Dans les seuls 10 derniers jours, 123 terroristes ont été neutralisés rien que (dans la province de) Hakkari", aux confins de l'Irak et de l'Iran, a précisé le Premier ministre, dont le discours a été diffusé à la télévision.
Les propos de M. Erdogan interviennent au lendemain de la mort de huit soldats dans l'explosion d'une mine posée, selon des sources locales de sécurité, par le PKK près de la localité de Karliova, dans la province de Bingöl (sud-est).
La veille, quatre autres militaires avaient péri dans des circonstances analogues à Cukurca, dans la province de Hakkari.
Le PKK a multiplié cet été ses attaques contre les forces de sécurité dans le sud-est de la Turquie, auxquelles les forces de sécurité ont répondu par des déploiements de troupes massifs et l'annonce de pertes sévères chez les rebelles.
Vendredi, le bureau du gouverneur de Hakkari a fait état de 75 rebelles et quatre soldats tués depuis le début le 8 septembre dans sa province d'une vaste opération impliquant quelque 5.000 militaires épaulés par des avions de chasse.
Début septembre, l'aviation turque a bombardé des positions du PKK situées en territoire irakien. Ces frappes ont provoqué la mort de 25 rebelles, selon un décompte fourni par l'état-major de l'armée turque.
L'état major avait auparavant communiqué un bilan de 88 soldats turcs tués depuis le début de l'année et de 373 rebelles "neutralisés" entre février et août.
Ce regain de tension intervient alors qu'Ankara accuse la Syrie, en proie à une grave insurrection sur son territoire, de soutenir le PKK pour nuire à la Turquie, favorable aux rebelles qui luttent contre le président Bachar al-Assad.
Plusieurs zones du nord de la Syrie, frontalières de la Turquie, sont actuellement aux mains de groupes kurdes syriens, certains proches du PKK.
Le PKK, classé comme terroriste par la Turquie, a ouvert les hostilités en 1984 dans le sud-est de la Turquie peuplé en majorité de Kurdes, déclenchant un conflit qui a fait jusqu'ici 45.000 morts.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.