Vendredi 1 février 2013 à 11h55
CITE DU VATICAN, 01 fév 2013 (AFP) — Mgr Louis Sako, archevêque de Kirkouk, ville du Kurdistan irakien, a été élu patriarche de l'Eglise chaldéenne dans la nuit de jeudi à vendredi à Rome, ont annoncé plusieurs sites de l'Eglise chaldéenne.
Mgr Sako, qui a été élu par les quinze évêques de cette église réunis depuis lundi à Rome, remplace le patriarche Emmanuel III Delly qui avait démissionné en décembre, après avoir atteint 85 ans.
La nouvelle de l'élection de Mgr Sako a été annoncée vendredi matin sur le site Ankawa.com des communautés chrétiennes d'Irak et sur celui du patriarcat à Bagdad, mais le Vatican ne l'a pas confirmée, attendant vraisemblablement l'aval de l'élection par le pape.
Les débats dans une maison de la congrégation des Passionnistes sur la colline du Célio ont été longs et complexes, a-t-on indiqué de sources informées.
Présidé par le cardinal argentin Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales, le synode de cette communauté principalement irakienne se tenait à Rome et non à Bagdad pour des raisons de sécurité.
Les évêques de cette très ancienne Eglise d'Orient sont originaires d'Irak, d'Iran, de Turquie, de Syrie, du Liban, mais proviennent aussi de la diaspora dAmérique du Nord ou dEurope.
Le nouveau "patriarche de Babylone des Chaldéens" est bien vu des autorités irakiennes et des Occidentaux. Il est jugé pro-kurde et comme ayant favorisé dans son diocèse une collaboration fraternelle avec l'islam.
Comme les autres communautés, les Chaldéens ont payé cher les suites de l'intervention américaine lancée contre le régime de Saddam Hussein, les chrétiens ayant été perçus parfois comme les alliés des "croisés" occidentaux.
Selon Radio Vatican, cette Église, rattachée à Rome, comptait quelque 550.000 fidèles en Irak avant 2003, et 150.000 dans la diaspora. Aujourdhui, après un exode massif, les proportions sont presque inversées.
Cette Église que la tradition fait remonter à lapôtre Thomas fait face à de nombreux défis, notamment la question de sa place dans une société irakienne marquée par la violence et les menaces islamistes.
"Nous avons besoin dun chef qui nous aide à voir lavenir, et qui rapproche les gens entre eux", avait déclaré Mgr Sako à Radio Vatican avant l'ouverture de ce synode.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.