Vendredi 14 mars 2025 à 17h39
Bagdad, 14 mars 2025 (AFP) — Un important chef du groupe Etat islamique (EI), chargé notamment des "opérations extérieures" et visé par des sanctions américaines, a été tué par les forces de sécurité irakiennes, a annoncé vendredi le Premier ministre Mohamed Chia al-Soudani.
Abdallah Makki Muslih al-Roufayi "était considéré comme l'un des plus dangereux terroristes en Irak et dans le monde", a indiqué M. Soudani sur la plateforme X.
Le jihadiste, présenté comme "l'adjoint du Calife" de l'EI, était aussi le gouverneur au sein de l'organisation ultra-violente des provinces syriennes et irakiennes, selon le Premier ministre.
Visé depuis l'été 2023 par des sanctions de Washington, il était "chargé des bureaux des opérations extérieures", a-t-il ajouté.
Le Premier ministre ne dit pas quand et où le jihadiste a été tué. M. Soudani a salué une opération chapeautée par les Renseignements irakiens et menée en coopération avec la coalition internationale antijihadistes emmenée par Washington.
Après une montée en puissance fulgurante en 2014 en Syrie et en Irak, le groupe jihadiste a vu son "califat" autoproclamé vaciller sous le coup d'offensives successives appuyées par la coalition.
La défaite de l'EI en Irak a été proclamée en 2017 (et en Syrie en 2019), mais des cellules jihadistes restent actives dans le pays et continuent d'attaquer sporadiquement l'armée et la police, particulièrement dans les zones rurales et reculées.
Un récent rapport onusien publié en début d'année indique qu'Abdallah Makki Muslih al-Roufayi serait resté à la tête des "bureaux" de l'EI "qui couvrent" l'Irak, la Syrie, la Turquie et tout le Levant.
En Irak, reconnaît ce même rapport, "les opérations antiterroristes menées par le gouvernement ont entraîné la mort de près de la moitié des hauts responsables de Daech dans le pays."
- "Trésorerie considérable" -
En octobre déjà, les autorités irakiennes ont annoncé avoir tué neuf commandants de l'EI, notamment le plus haut responsable des jihadistes dans le pays, "le prétendu gouverneur de l'EI en Irak", identifié comme Jassim al-Mazrouei.
Aujourd'hui, Bagdad estime que ses forces de sécurité sont capables de faire face à la menace jihadiste.
Un accord négocié avec Washington prévoit un retrait graduel du personnel de la coalition internationale déployé en Irak pour épauler les militaires du pays.
La première phase, jusqu'en septembre 2025, prévoit le départ de la coalition de l'Irak fédéral, puis d'ici septembre 2026 du Kurdistan autonome dans le nord de l'Irak.
Si l'EI "poursuit ses activités à un rythme moins soutenu en Irak", note le rapport onusien, "il existe un risque que le groupe tire parti de la situation instable en République arabe syrienne pour renforcer sa position."
"Daech aurait continué d'avoir accès à des réserves de trésorerie considérables, d'un montant estimé à 10 millions de dollars environ rien qu'en Irak et en République arabe syrienne", indique cette même source.
En visite à Bagdad, le chef de la diplomatie syrienne Assaad al-Chaibani a assuré que la Syrie était prête à "renforcer la coopération avec l'Irak" pour lutter contre l'EI à leur frontière commune longue de plus de 600 km.
"La sécurité est une responsabilité commune", a estimé le ministre syrien. "Le terrorisme ne connaît pas de frontières".
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