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Kurdistan : le différend pétrolier avec Bagdad pas réglé avant les élections (Barzani)


Mardi 10 novembre 2009 à 13h30

BRUXELLES, 10 nov 2009 (AFP) — Le différend pétrolier entre la région autonome du Kurdistan et le gouvernement central irakien "ne sera pas résolu" d'ici les élections de janvier 2010, a affirmé mardi le président du Kurdistan irakien Massoud Barzani au Parlement européen à Bruxelles.

"D'ici aux élections, je ne pense pas que les différends entre notre région autonome et le gouvernement fédéral seront résolus. Je ne pense pas que ça pourra être fait dans les mois à venir", a dit M. Barzani.

La région autonome du Kurdistan irakien a cessé d'exporter son pétrole en raison d'un conflit avec le gouvernement central sur le paiement des compagnies étrangères qui exploitent les gisements.

Le Kurdistan irakien avait commencé le 1er juin à exporter du pétrole pour la première fois de son histoire, dans un climat d'hostilité avec Bagdad qui nie à sa province du nord le droit de signer des contrats sans son aval.

Avec l'entrée en exploitation de deux champs pétroliers, 90.000 barils étaient acheminés quotidiennement vers l'oléoduc reliant Kirkouk au port turc de Ceyhan.

M. Barzani a justifié la signature de contrats avec les compagnies étrangères qui sont "nécessaires pour le développement" du Kurdistan.

"Les hydrocarbures (du Kurdistan) représentent environ 17% du revenu national et cela devrait retourner directement à la région Kurdistan et non pas à Bagdad ou utilisé comme une arme contre nous", a insisté le président kurde.

"Le pétrole et le gaz appartiennent à l'ensemble du peuple irakien, nous n'avons aucun problème avec ça", a reconnu M. Barzani mais, a-t-il ajouté "nous ne voulons pas que la politique centralisée sur le pétrole et le gaz nous soit imposée, car ce ne serait pas juste".

"Il faut un partage équitable des revenus", a-t-il dit.

"Le Kurdistan possède des ressources majeures", a rappelé M. Barzani qui a estimé que sa région pourrait produire un million de barils/jour à la fin 2011.

Les exportations pétrolières sont un enjeu fondamental en Irak. Le pays dispose des troisièmes réserves au monde et tire 90% de ses revenus du pétrole et du gaz. La baisse des prix des hydrocarbures a creusé un important déficit budgétaire.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.