Mardi 19 avril 2011 à 13h50
SOULEIMANIYEH (Irak), 19 avr 2011 (AFP) — Les autorités du Kurdistan irakien ont menacé de poursuites les personnes qui organiseraient des manifestations sans autorisation à Souleimaniyeh, une région du nord de l'Irak, où des rassemblements ont lieu depuis février contre les deux partis traditionnels.
Les protestataires réclament la démission du gouvernement régional, la lutte contre la corruption et des poursuites judiciaires contre les responsables de la mort de trois jeunes manifestants tués en février dans des accrochages avec les forces de sécurité et des gardes du Parti démocratique du Kurdistan (PDK), l'un des deux grands partis traditionnels du Kurdistan.
"La commission sécuritaire de la province de Souleimaniyeh a décidé d'interdire toutes les manifestations non autorisées à partir de demain", ont affirmé les autorités dans un communiqué publié lundi soir.
"Elle poursuivra en justice les organisateurs" s'ils violent cette interdiction.
Des centaines de membres des forces de sécurité étaient déployés mardi dans les principales rues de Souleimaniyeh (270 km au nord de Bagdad). Cela n'a cependant pas empêché de brèves confrontations avec des manifestants qui lançaient de pierres et qui se sont dispersés quand la police à tiré en l'air, ont indiqué des témoins.
"Lors des affrontements de dimanche et lundi entre manifestants et forces de sécurité, 95 personnes ont été blessées, dont 16 par balles, et parmi elles un policier", a affirmé Ricot Hama Rachid, directeur de l'hôpital public.
Dans le sillage de la Tunisie et de l'Egypte, des manifestations ont lieu depuis février pour protester contre l'omniprésence des deux formations traditionnelles, le PDK du président de la région autonome du Kurdistan irakien Massoud Barzani, et l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) du chef de l'Etat irakien Jalal Talabani.
Face au mouvement de contestation, M. Barzani s'était prononcé le 21 mars pour une série de mesures contre le népotisme et la corruption.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.