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Kurdistan irakien: Bagdad annonce de nouvelles sanctions contre Erbil


Lundi 9 octobre 2017 à 12h39

Bagdad, 9 oct 2017 (AFP) — Bagdad a annoncé lundi de nouvelles mesures de rétorsion économiques et judiciaires contre le Kurdistan irakien après la tenue d'un référendum d'indépendance que le gouvernement central juge illégal, multipliant les menaces sans toutefois détailler ses décisions.

Exactement deux semaines après une victoire massive du "oui" lors de cette consultation, la crise continue de s'envenimer entre Erbil et Bagdad.

Le Conseil de la sécurité nationale, présidé par le Premier ministre Haider al-Abadi, a annoncé de nouvelles sanctions touchant le portefeuille de la région autonome, déjà isolée avec l'arrêt des vols internationaux et les menaces turques et iraniennes de fermer les frontières au commerce pétrolier.

Le Conseil a indiqué dans un communiqué que la Commission en charge de la surveillance financière enquêtait sur les revenus du pétrole et sur les responsables kurdes qui pourraient les avoir accaparés. "Les corrompus seront débusqués et les fonds récupérés", a prévenu le texte.

En outre, la justice a été saisie du cas des "fonctionnaires du Kurdistan ayant participé à l'organisation du référendum en contravention des décisions de la justice fédérale", est-il indiqué. "Une liste de noms a été établie et des mesures judiciaires ont été prises à leur encontre", a souligné le communiqué.

Par ailleurs, les autorités centrales, qui exigent de reprendre le contrôle des frontières et des aéroports du Kurdistan, réclament aussi de reprendre la main sur les compagnies de téléphonie mobile, dont deux des plus importantes d'Irak sont basées au Kurdistan.

Le Conseil a en outre réitéré son appel à Ankara et Téhéran à "ne traiter qu'avec le gouvernement central la question des postes-frontières, et de les fermer jusqu'à ce que leur administration soit remise" à Bagdad.

L'Irak a encore pressé ces deux pays de "cesser tout commerce, notamment d'hydrocarbures, avec la région autonome car cette question ne doit être traitée qu'avec le gouvernement central".

"D'autres mesures et décisions ont été prises", a enchaîné le communiqué, sans toutefois donner plus de précisions.

Dans le même temps, la commission Sécurité et Défense du Parlement a demandé aux peshmergas --les combattants kurdes-- de remettre à l'armée irakienne les jihadistes du groupe Etat Islamique (EI) qui se sont rendus après la récente bataille de Hawija, dans la province de Kirkouk, au nord de Bagdad.

Selon la coalition internationale conduite par les Etats-Unis, plus d'un millier de jihadistes se sont rendus aux peshmergas, dont les positions se trouvent non loin de Hawija.

Selon un journaliste du quotidien américain New York Times, qui a assisté à des interrogatoires, les jihadistes ont expliqué s'être rendus aux peshmergas en espérant recevoir un meilleur traitement qu'entre les mains des forces paramilitaires chiites.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.