Page Précédente

Kurdistan irakien: 25 ans après, Halabja commémore l'attaque au gaz


Samedi 16 mars 2013 à 12h12

Halabja (Irak), 16 mars 2013 (AFP) — La ville de Halabja, dans la région autonome du Kurdistan irakien, a commémoré samedi le 25e anniversaire du bombardement au gaz ordonné par Saddam Hussein, qui fit 5.000 victimes.

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées devant le monument aux morts de cette petite ville, située non loin de la frontière iranienne. Certains brandissaient des drapeaux kurdes, d'autres arboraient des portraits des victimes de ce qui est aujourd'hui considéré comme la pire attaque au gaz perpétrée contre une population civile.

Des tracts distribués pendant la cérémonie appelaient à "passer de la rancoeur au pardon".

"C'est ici que notre famille est morte", a déclaré Hounas, une jeune fille de 22 ans venue de Souleimaniyeh. "Nous devons apprendre de cette tragédie. Nous devons pardonner, pas oublier".

Les participants à la cérémonie ont observé une minute de silence à 11H35 (8H35 GMT), le moment où les forces du dictateur déchu ont lancé leur offensive il y a 25 ans.

Dans son discours, le Premier ministre du Kurdistan, Nechirvan Barzani, s'est prononcé pour que le 16 mars devienne une journée internationale contre les armes chimiques.

"De loin, j'ai vu les cadavres des enfants, des femmes et des hommes. Ils jonchaient les rues, c'était affreux", a raconté Abou Mohammed, 32 ans, à l'AFP.

Les trois-quarts des victimes étaient des femmes et des enfants.

En 1988, alors que la guerre contre l'Iran tirait à sa fin, les peshmergas, les combattants kurdes, s'étaient emparés de Halabja, dans les montagnes du Kurdistan.

L'armée irakienne avait riposté en pilonnant la localité, forçant les combattants kurdes à se replier vers les collines alentours, laissant derrière eux femmes et enfants.

Le 16 mars, des avions de combat irakiens avaient commencé à survoler la zone et, pendant cinq heures, ils avaient lâché un mélange de gaz moutarde et des neurotoxiques Tabun, Sarin et VX.

Nombre de survivants continuent de souffrir des séquelles de l'attaque.

Ali Hassan al-Majid, dit "Ali le chimique", cousin et homme de main de Saddam Hussein, a été pendu le 25 janvier 2010 après avoir été condamné quatre fois à mort, dont une fois pour avoir commandité le massacre d'Halabja.

Il n'a jamais exprimé ni remords, ni regrets.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.