Page Précédente

Kurdistan d'Irak: nouvelles frappes iraniennes contre l'opposition, pas de victimes


Samedi 1 octobre 2022 à 17h14

Souleimaniyeh (Irak), 1 oct 2022 (AFP) — Des bombardements imputés à Téhéran au Kurdistan d'Irak ont visé samedi des positions d'une faction armée de l'opposition kurde iranienne, selon un responsable du parti, quelques jours après une série de bombardements ayant fait 14 morts dans la région autonome du nord irakien.

Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique du régime iranien, s'étaient engagés jeudi à poursuivre leurs attaques au Kurdistan d'Irak contre les groupes armés de l'opposition kurde iranienne, qualifiés de "terroristes" par Téhéran.

"Les forces iraniennes ont mené des tirs d'artillerie et des frappes de drones sur des secteurs où nous sommes présents dans les montagnes de Halgurd", près de la frontière avec l'Iran, a indiqué à l'AFP Atta Nasser, un responsable de la faction Komala-travailleurs du Kurdistan.

"Ces bombardements ont détruit des avants-postes sans faire de victimes dans nos rangs", a-t-il précisé.

Depuis plus d'une semaine, Téhéran mène des tirs d'artillerie sporadiques contre le nord de l'Irak, mais mercredi un déluge de feu s'est abattu sur le Kurdistan autonome irakien: plus de 70 tirs de missiles et des frappes de "drones kamikazes" ont ciblé plusieurs factions nationalistes de Kurdes d'Iran.

Ces bombardements ont fait au moins 14 morts, dont une femme enceinte, et 58 blessés, "en majorité des civils, dont des enfants de moins de dix ans", selon les forces antiterroristes du Kurdistan d'Irak.

"Ces opérations se poursuivront jusqu'à ce que les groupes terroristes soient désarmés", avertissaient jeudi les Gardiens, appelant le gouvernement irakien et celui du Kurdistan autonome à "montrer plus de sérieux dans leurs responsabilités envers l'Iran en tant que voisin".

Les Gardiens ont accusé ces groupes "d'attaquer et d'infiltrer l'Iran pour semer l'insécurité", provoquer "les émeutes" et encourager "l'agitation".

Car ces frappes iraniennes interviennent dans un contexte tendu en Iran, secoué depuis la mi-septembre par des manifestations nocturnes déclenchées par la mort de Mahsa Amini, jeune femme Kurde de 22 ans interpellée par la police des moeurs.

Plusieurs factions nationalistes kurdes aux tendances de gauche sont implantées depuis des décennies au Kurdistan d'Irak pour poursuivre une insurrection armée contre Téhéran.

Leurs activités sont toutefois en net recul ces dernières années, pour éviter aux hôtes Irakiens toute tracasserie avec l'influent voisin iranien.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.