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Kurdistan d'Irak: deux morts dans des bombardements turcs (responsables)


Dimanche 16 avril 2023 à 08h48

Souleimaniyeh (Irak), 16 avr 2023 (AFP) — Au moins deux personnes ont été tuées et deux blessées en Irak dans des bombardements imputés à la Turquie voisine ayant visé une zone montagneuse du Kurdistan autonome dans le nord du pays, a annoncé dimanche un haut responsable.

Ces tirs de drone, survenus tard samedi soir à l'ouest de la localité de Penjwen, située près de la frontière avec l'Iran, ciblaient un véhicule transportant des combattants kurdes turcs du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a indiqué à l'AFP un second responsable local s'exprimant sous le couvert de l'anonymat en raison de la sensibilité du sujet.

Depuis des décennies, le conflit opposant la Turquie au PKK, mouvement classé "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux, a débordé dans le nord de l'Irak, où les deux camps disposent de positions militaires ou de bases arrières.

Gouverneur de la province de Souleimaniyeh où se trouve Penjwen, Haval Abubaker a exprimé son "inquiétude" concernant les "attaques" ayant visé cette région, dans un entretien téléphonique avec le Premier ministre du Kurdistan autonome, Masrour Barzani.

"Selon des éléments préliminaires de l'enquête, deux personnes ont été tuées et deux autres blessées par ces attaques", précise le communiqué publié par le gouverneur sur les réseaux sociaux, sans donner l'identité des victimes ni leur potentielle affiliation au PKK.

M. Abubaker "a exprimé l'espoir de voir cesser ces assauts pour préserver la sécurité de la région, en particulier pour les agriculteurs", d'après la même source.

Selon le responsable local s'exprimant sous anonymat, les victimes font partie du PKK, régulièrement visé en Irak par des opérations terrestres et aériennes lancées par l'armée turque.

Le 7 avril, des frappes de drones imputées à la Turquie ont visé les abords de l'aéroport international de Souleimaniyeh, au moment où s'y trouvaient des soldats américains et le commandant d'une coalition syrienne dominée par les Kurdes et alliée à Washington, les Forces démocratiques syriennes (FDS).

Le ministère de la Défense à Ankara avait démenti toute implication. Considérant les FDS et leur principale composante des YPG (Unités de protection du peuple) comme une extension du PKK, la Turquie les qualifie aussi de "terroristes" et a lancé en Syrie plusieurs offensives contre cette coalition dominée par des combattants kurdes.

En juillet 2022, des frappes d'artillerie imputées à Ankara contre une aire de loisirs du Kurdistan irakien avaient tué neuf civils parmi lesquels des femmes et des enfants. La Turquie avait nié toute responsabilité et accusé le PKK.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.