Mardi 2 septembre 2025 à 16h15
Souleimaniyeh (Irak), 2 sept 2025 (AFP) — Un tribunal de la région autonome du Kurdistan d'Irak a condamné mardi un chef de l'opposition, Shaswar Abdulwahid, à cinq mois de prison pour diffamation, ont déclaré son avocat et parti.
Homme d'affaires devenu politicien, Shaswar Abdulwahid dirige le parti Nouvelle Génération, qui détient 15 des 100 sièges au Parlement du Kurdistan dans le nord de l'Irak, et neuf des 329 sièges au Parlement du pouvoir central à Bagdad.
Sa formation est la principale force d'opposition aux deux partis historiques de la région autonome kurde, le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) et l'Union patriotique du Kurdistan (UPK).
M. Abdulwahid a été arrêté le 12 août à son domicile à Souleimaniyeh, la deuxième plus grande ville du Kurdistan et bastion de l'UPK, dans le cadre d'une affaire de diffamation intentée par une ancienne députée.
Le tribunal a condamné M. Abdulwahid à "cinq mois de prison dans une affaire pénale intentée contre lui en 2019 par une ancienne parlementaire pour diffamation", a déclaré son avocat Bashdar Hasan à l'AFP, ajoutant qu'il ferait appel de cette décision.
Cette parlementaire accuse l'opposant de l'avoir menacé de publication de vidéos d'elle fabriquées de toutes pièces.
Le parti Nouvelle Génération s'est engagé dans un communiqué à intensifier ses efforts contre le PDK et l'UPK, et s'est déclaré prêt pour les prochaines élections législatives en Irak en novembre.
Il fait partie de l'alliance électorale dirigée par le Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani pour les législatives, souvent marquées par des querelles politiques.
Il a été arrêté à plusieurs reprises depuis qu'il a lancé son parti en 2017. Il a également été blessé lors d'une tentative d'assassinat.
Des militants et opposants dénoncent fréquemment au Kurdistan d'Irak la corruption, les arrestations arbitraires et les violations de la liberté de la presse et du droit de manifester.
Dix jours après la détention de M. Abdulwahid, des affrontements meurtriers ont éclaté à Souleimaniyeh lors de l'arrestation d'une autre figure de l'opposition, Lahur Sheikh Jangi, un ancien dirigeant de l'UPK.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.