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Kurdes de Syrie : la Turquie se félicite des propos de Pompeo


Samedi 12 janvier 2019 à 20h14

Istanbul, 12 jan 2019 (AFP) — La Turquie s'est félicitée samedi de la déclaration du secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo qui a reconnu aux Turcs "le droit à défendre leur pays des terroristes" après le prochain retrait des Etats-Unis de Syrie.

"Nous estimons correcte sa déclaration sur l'élimination des éléments qui inquiètent la Turquie", a réagi le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu, dans un discours prononcé dans le sud de la Turquie.

M. Cavusoglu a parlé samedi au téléphone avec son homologue américain, qui faisait escale à Abou Dhabi dans le cadre d'une tournée régionale, et évoqué "les mesures qu'il est nécessaire de prendre" en Syrie.

Le retrait, annoncé par Donald Trump en décembre, des militaires américains déployés en Syrie pour combattre l'organisation Etat islamique (EI) a surpris de nombreux alliés des Etats-Unis. Et près d'un mois plus tard, sa mise en oeuvre reste floue.

Si le choix de partir a été salué par la Turquie, il fragilise la situation des combattants kurdes qui ont lutté aux côtés des Etats-Unis contre le groupe jihadiste.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan menace en effet de lancer une offensive militaire dans le nord de la Syrie pour chasser ces miliciens des Unités de protection du peuple (YPG), que la Turquie considère comme des "terroristes".

Depuis, Mike Pompeo a dit vouloir s'assurer que "les Turcs ne massacrent pas les Kurdes", et Washington a même fait de leur protection une condition du retrait américain, suscitant la colère d'Ankara.

"Nous reconnaissons aux Turcs et au président Erdogan le droit de défendre leur pays des terroristes", a cependant expliqué Mike Pompeo aux journalistes l'accompagnant à Abou Dhabi, en minimisant les divergences avec Ankara.

Mais "nous savons aussi que ceux qui se battent avec nous depuis tout ce temps (les miliciens kurdes des YPG : ndlr) méritent aussi d'être protégés", a-t-il insisté.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.