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Kurdes : Ankara en quête d'un "consensus" pour des réformes (ministre)


Lundi 31 août 2009 à 17h16

ANKARA, 31 août 2009 (AFP) — Le gouvernement turc souhaite parvenir à un "consensus" au sein de la société turque pour son plan d'"ouverture démocratique" visant à mettre un terme au conflit kurde, a affirmé lundi le ministre de l'Intérieur, Besir Atalay.

"Nous recherchons un consensus dans la société (...) afin d'aboutir à un projet qui mettra fin au terrorisme" du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit), a déclaré M. Atalay devant la presse.

"Notre objectif est de faire de la Turquie un pays plus démocratique", a-t-il ajouté, en expliquant qu'un rapport serait soumis d'ici à la fin des vacances parlementaires, le 1er octobre, au Premier ministre Recep Tayyip Erdogan sur les démarches à entreprendre à court, moyen et long termes.

Puis, le gouvernement présentera son plan à l'Assemblée nationale, a-t-il dit.

Le ministre n'a pas donné de détails sur les propositions promises il y plus d'un mois par le gouvernement du Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) pour régler la question kurde, mais a fait remarquer qu'aucun amendement constitutionnel n'était pour l'heure envisagé.

Ahmet Türk, le chef du principal parti pro-kurde de Turquie, le Parti pour une société démocratique (DTP), a réagi aux propos du ministre en estimant que "la montagne n'a même pas accouché d'une souris".

"Sans une nouvelle Constitution, laissez tomber le règlement de la question kurde : vous n'êtes même pas capables de proposer une ouverture", a commenté M. Türk, dont les propos étaient retransmis par la chaîne de télévision CNN-Türk depuis Diyarbakir, la principale ville du sud-est anatolien, région dont la population est en majorité kurde.

M. Atalay consulte depuis un mois la société civile pour tenter de venir à bout de 25 ans d'insurrection séparatiste kurde dans le sud-est.

L'opposition parlementaire est très hostile aux efforts du gouvernement, craignant pour l'unité du pays.

Parmi ses initiatives annoncées par la presse ou des responsables, le gouvernement prône notamment d'instaurer l'enseignement du kurde dans les écoles publiques.

Les milieux kurdes revendiquent pour leur part une amnistie des rebelles kurdes et éventuellement une révision de la loi fondamentale en faveur de la communauté kurde.

Le chef du PKK emprisonné Abdullah Öcalan devrait de son côté annoncer de sa prison une "feuille de route" pour la question kurde.

Mais Ankara n'a jamais dialogué avec lui et refuse de reconnaître en lui un interlocuteur.

Ces dernières années, Ankara a élargi les droits culturels des Kurdes, permettant notamment l'enseignement de leur langue dans des instituts privés et la diffusion de programmes télévisés en kurde.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.