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Kurdes: "Ali le chimique" défie le tribunal à la reprise du procès


Mardi 23 janvier 2007 à 18h27

BAGDAD, 23 jan 2007 (AFP) — Le cousin de Saddam Hussein, "Ali le Chimique", a déclaré mardi devant le Haut tribunal pénal que ses invectives anti-kurdes lors des campagnes contre cette communauté à la fin des années 1980, étaient des tactiques visant à intimider les combattants kurdes.

Ali Hassan al-Majid, alias "Ali le Chimique", et cinq autres responsables de l'ancien régime sont revenus dans le box des accusés après une pause de 12 jours.

Les accusés risquent la peine de mort si leur responsabilité est prouvée dans les opérations Anfal, menées en 1987 et 1988 au Kurdistan (nord), au cours desquelles 180.000 personnes ont été tuées dans des exécutions de masse ou des bombardements chimiques, selon l'accusation.

Lors de l'audience de mardi, les procureurs ont soumis de nouvelles cassettes audio. Sur l'une d'entre elles, une voix, présentée comme celle de Ali Hassan al-Majid, crie des insultes anti-kurdes lors de la campagne Anfal.

Calme, le ton posé, Ali Hassan al-Majid a alors indiqué au juge Mohammed al-Oreibi al-Khalifa que ces insultes étaient des tactiques de combat destinées à terrifier les "forces gouvernementales".

"Pour ce qui est des insultes, nous étions en guerre et les deux parties s'échangeaient des insultes", a-t-il dit.

Selon l'accusé, les opérations militaires Anfal étaient vitales pour écraser l'insurrection des Kurdes qui s'étaient rangés aux côtés de l'ennemi durant la guerre Iran-Irak de 1980 à 1988.

Au début de l'audience, le juge avait donné la parole aux accusés, mais essuyé un double refus.

"Je ne ferai aucune déclaration au tribunal, tant que je n'aurai pas pu voir mon avocat", avait déclaré Ali Hassan al-Majid. Une position suivie par Sabir al-Douri, ancien chef du renseignement de Saddam Hussein.

Le juge avait alors éteint les microphones et une discussion au ton vif s'était engagée entre le tribunal et les deux hommes.

Les débats, qui se sont poursuivis au tribunal mardi jusque tard dans l'après-midi, doivent reprendre mercredi matin.

pool-jds/wai/nas/vl

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.