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Kurdes: Abdullah Öcalan appelle Ankara et le PKK à réfléchir à une trêve


Vendredi 2 juillet 2010 à 14h08

ANKARA, 2 juil 2010 (AFP) — Abdullah Öcalan, dirigeant emprisonné du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a exhorté Ankara et son mouvement armé à réfléchir à une trêve, alors que les affrontements se sont multipliés ces dernières semaines, rapporte vendredi l'agence pro-kurde Firat.

"Les deux parties peuvent avancer vers un processus de non-violence", a indiqué le leader kurde qui dirige le PKK de sa prison et fait passer ses messages par l'intermédiaire de ses avocats.

Si, dit-il "une telle volonté se manifeste (...) ils (les rebelles) pourraient y répondre", selon l'agence.

Öcalan, emprisonné à vie depuis 1999 dans le nord-ouest de la Turquie, a affirmé que le peuple kurde souhaitait également "un arrêt des hostilités", se faisant l'écho de demandes faites récemment par des ONG kurdes.

Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie et de nombreux pays, mène une lutte armée depuis 1984 pour obtenir l'indépendance du sud-est anatolien. Il revendique aujourd'hui l'autonomie de la région. Le conflit a fait 45.000 morts, selon des chiffres officiels.

Le mouvement a intensifié ses attaques contre les forces de sécurité et menacé d'élargir ses actions dans toute la Turquie. Depuis début juin, plus de 50 personnes ont été tuées dans les violences liées à la rébellion.

Par ailleurs, Öcalan a une nouvelle fois réclamé une reconnaissance explicite des droits des quelque 15 millions (sur 73 millions d'habitants) de Kurdes de Turquie dans la Constitution, un statut d'autonomie, ainsi que la libération des personnes arrêtées lors de plusieurs opérations policières d'ampleur.

Comme il a coutume de le faire, l'ennemi numéro un de l'Etat turc a aussi menacé la Turquie, avertissant que le PKK intensifierait sa lutte si ses demandes ne sont pas entendues.

Fin mai, Öcalan avait annoncé abandonner ses efforts pour dialoguer avec le gouvernement, laissant l'initiative aux rebelles sur le terrain, ce qui avait abouti à un accroissement des affrontements.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.