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Journée des droits de l'Homme: la police disperse une manifestation à Damas


Samedi 10 decembre 2005 à 17h44

DAMAS, 10 déc 2005 (AFP) — Les forces de sécurité syriennes ont dispersé samedi un sit-in organisé par trois partis kurdes de l'opposition à Damas à l'occasion de la journée mondiale des droits de l'Homme, a constaté un journaliste de l'AFP.

Une cinquantaine de personnes, qui s'étaient rassemblées dans le centre de la capitale syrienne, ont peu après été dispersées par la police anti-émeutes.

Le Rassemblement national démocratique (RND), une coalition de cinq partis syriens interdits, qui devait participer comme tous les ans à ce sit-in organisé à l'occasion de la journée mondiale des droits de l'Homme, a décidé lors d'une réunion vendredi de ne pas participer à l'évènement samedi.

Le RND a pris cette décision en raison de "la situation que traverse le pays et les pressions externes qui pèsent sur la Syrie actuellement", a déclaré à l'AFP Aziz Daoui, responsable du Parti démocratique progressiste kurde.

Les manifestants réclamaient lors de leur sit-in samedi le respect "des principes des droits de l'Homme et une solution juste et démocratique à la question kurde dans le cadre de l'unité du pays". Ils ont ainsi appelé à ce que les Kurdes puissent récupérer la nationalité qui leur a été retirée.

Les manifestants ont demandé également aux autorités syriennes "d'annuler la loi d'urgence et d'accorder des libertés civiles" à la population.

D'autre part, M. Daoui a affirmé que les signataires de la Déclaration de Damas "s'étonnaient et dénonçaient la décision de déférer le porte-parole du RND, Hassan Abdelazim, devant la justice militaire".

M. Abdelazim doit comparaître devant une cour militaire le 18 décembre pour distribution du bulletin d'information que la coalition d'opposition publie depuis 1991. Il est accusé de "porter atteinte à la réputation de l'Etat".

Les partis du RND, d'autres groupes et personnalités de l'opposition laïque syrienne, ainsi que le mouvement des Frères musulmans, avaient appelé en octobre à un "changement démocratique et radical" dans le pays.

Dans un texte intitulé "la Déclaration de Damas", ils se sont prononcés en faveur de l'"instauration d'un régime démocratique, qui est la voie principale pour réaliser le projet du changement et des réformes politiques".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.