Mardi 20 decembre 2011 à 19h43
VIENNE, 20 déc 2011 (AFP) — L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a mis en garde contre la multiplication d'arrestations de journalistes en Turquie, demandant des explications à Ankara sur une dernière vague d'arrestation mardi.
Une quarantaine de personnes, dont un photographe de l'AFP, Mustafa Özer, et un nombre non précisé d'autres journalistes, ont été arrêtées mardi lors d'une opération policière menée dans plusieurs villes de Turquie et visant des milieux soupçonnés de collusion avec les rebelles kurdes, selon l'agence de presse Anatolie.
"Bien que les gouvernements aient le droit incontestable de lutter contre le terrorisme, cette lutte doit se faire sans museler la presse et limiter le droit du public à être informé. Ce droit inclut celui d'enquêter sur des sujets sensibles, tels que le terrorisme", a déclaré Dunja Mijatovic, représentante pour la liberté des médias de l'OSCE, dans un communiqué.
La responsable a fait état d'information indiquant qu'une vingtaine de journalistes figuraient au nombre des personnes interpellées mardi, soupçonnées de liens avec le KCK (Union des communautés kurdes), une organisation clandestine soupçonnée d'être la branche urbaine du mouvement armé PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan).
"Il est important de savoir pourquoi exactement ces professionnels des médias ont été arrêtés", a souligné Mme Mijatovic.
Elle a souligné "qu'avant même les événements de ce jour (mardi) le nombre de journalistes emprisonnés en Turquie est sans précédent dans la zone de l'OSCE". Elle a dénoncé "l'ampleur de l'opération de ce jour contre les journalistes", estimant que ce type d'arrestations "menace de manière générale la situation de la liberté de la presse dans le pays, en menant à l'auto-censure".
Quelque 70 journalistes et intellectuels ont été arrêtés en Turquie, notamment dans ce dossier visant les milieux kurdes, ce qui a entraîné les critiques et condamnations d'associations de défense des droits de l'Homme, ainsi que de l'Union européenne.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.