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Jihadistes français: "méfions nous des raccourcis", prévient Larcher


Mercredi 30 janvier 2019 à 12h49

Paris, 30 jan 2019 (AFP) — Le président du Sénat Gérard Larcher (Les Républicains) a appelé à se méfier des "raccourcis" et invoqué "les libertés individuelles et collectives" de "l'Etat de droit", après qu'un député LR a prôné des "assassinats ciblés" contre les jihadistes français détenus par les Kurdes de Syrie.

"D'abord, est-ce qu'ils doivent revenir (en France) ? Premier sujet", a répondu M. Larcher sur France 2.

"Second sujet: il y a une procédure qui existe, que d'ailleurs à l'époque le procureur Molins a mise en place: ils sont systématiquement gardés à vue à leur arrivée, le juge des libertés se prononce, la plupart sont incarcérés", a poursuivi le président du Sénat.

"Il y a une procédure aujourd'hui qui est rodée. Méfions-nous des raccourcis. Nous sommes un pays qui est un Etat de droit. Et dans l'Etat de droit, nous avons le devoir de protéger mais en même temps d'assurer les libertés individuelles et collectives. C'est aussi une position du Sénat", a conclu M. Larcher.

Plusieurs responsables politiques de droite et d'extrême droite ont dénoncé l'éventuel retour, évoqué par le gouvernement, de jihadistes français détenus par les kurdes en Syrie. La députée LR Valérie Boyer a demandé mardi à l'Assemblée d'"empêcher que ces jihadistes qui ont trahi la France et combattu notre civilisation ne reviennent (...) en France".

Interrogé sur LCP, le député LR du Pas-de-Calais, Pierre-Henri Dumont, a déclaré: "Il y a un choix juridique d'intelligence avec l'ennemi, en leur retirant la nationalité française. Il y a un autre choix, l'élimination de ces personnes".

Pour la tête de liste LR pour les européennes François-Xavier Bellamy, "la première priorité, c'est la sécurité des Français. La deuxième priorité absolue, c'est la justice, or la justice suppose que ces hommes qui ont commis des crimes de guerre soient jugés dans les pays où ils les ont commis".

"Certains d'entre eux ont commis, peut-être serait-ce une exception, des crimes contre la sécurité de leur propre pays, la France. Alors c'est vrai, la justice française doit sans aucun doute pouvoir organiser leur condamnation. Les autres, nous n'avons pas de raison d'aller les chercher dans l'endroit où il se trouvent pour les soustraire à la justice", a-t-il jugé sur LCI.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.