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Jihadistes: encore une centaine de femmes et près de 250 enfants français dans les camps syriens, selon Nunez


Mercredi 6 juillet 2022 à 08h55

Paris, 6 juil 2022 (AFP) — Il reste une centaine de femmes et près de 250 enfants français dans des camps de prisonniers jihadistes en Syrie après l'opération de rapatriement effectuée par la France mardi, a indiqué mercredi Laurent Nunez, coordinateur du renseignement et de la lutte contre le terrorisme.

Avant le rapatriement "dans la nuit de lundi à mardi" de 35 mineurs et 16 mères, il y avait "120 femmes et près de 290 enfants" français détenus dans les camps du nord-est syrien contrôlés par les Kurdes, a déclaré M. Nunez sur RMC.

Il a précisé que le critère "sécuritaire" serait de "plus en plus" considéré pour décider d'éventuelles futures opérations similaires, alors qu'ONG et familles souhaitent le rapatriement de tous et la fin de la politique du "cas par cas".

"Chaque fois que nous le pourrons, nous procéderons à des opérations de rapatriement pour motifs humanitaires et de plus en plus sécuritaires, ce qui a aussi été pris en compte lors de la dernière opération, car la zone est de plus en plus instable" a déclaré M. Nunez.

"Il y a des menaces peut-être d'opérations turques, l'EI (Etat islamique) qui se reconstitue dans le désert syrien et projette d'aller libérer ces femmes et enfants", a-t-il détaillé.

"Pour la sécurité de nos concitoyens, peut-être qu'il est mieux de plus avoir (ces femmes et enfants) sous contrôle que de les voir dans une zone où elles peuvent s'égayer dans la nature", a ajouté M. Nunez.

Il a aussi rappelé que "320 adultes et 150 enfants" provenant de Syrie et d'Irak avaient été remis "ces dernières années" aux autorités françaises par la Turquie, où ils avaient été interpellés.

Enfin, bien que la menace terroriste soit essentiellement "endogène", le coordinateur du renseignement et de la lutte contre le terrorisme a appelé à "ne pas négliger" celle "projetée" de l'extérieur.

"L'EI a toujours des velléités, on voit qu'il se reconstitue, on sait que certains jihadistes qui étaient sur zone sont rentrés dans leur pays, au Maghreb ou dans les Balkans, sans forcément être judiciarisés, ça continue à constituer pour nous des menaces", a-t-il ajouté.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.