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Italie: des milliers de manifestants en faveur des Kurdes syriens


Vendredi 1 novembre 2019 à 19h01

Rome, 1 nov 2019 (AFP) — Des milliers de personnes, 10.000 selon les organisateurs, ont manifesté vendredi à Rome en faveur des Kurdes de Syrie, tués par centaines et déplacés par milliers dans le nord-est du pays après une offensive turque dans cette zone frontalière.

Brandissant des pancartes au nom des Kurdes de Syrie, les manifestants, dont plusieurs centaines de Kurdes et des milliers d'Italiens de groupes de gauche, ont dénoncé "l'agression turque".

En tête du cortège qui a défilé depuis la gare jusqu'à la Place Venise au coeur historique de la ville, une douzaine de femmes, surtout des Kurdes, montraient des photos à l'effigie de "martyrs" de la "révolution du Rojava", la région kurde de Syrie qui aspirait à devenir autonome, parmi lesquels des combattants de la milice kurde syrienne de l'YPG (Unités de protection du peuple).

L'YPG est considérée comme "terroriste" par la Turquie alors qu'elle a été l'alliée indispensable des pays occidentaux dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI).

Une photo montrait Hevrin Khalaf, 35 ans, secrétaire générale du parti Avenir de la Syrie, qui faisait partie d'un groupe de civils "exécutés" par des supplétifs syriens de l'armée turque au début de l'offensive en Syrie.

Mme Khalaf était membre de la direction du Conseil démocratique syrien, bras politique de l'alliance de forces kurdes et arabes, alliées de Washington dans la lutte contre l'EI, et son meurtre a été condamné par les Etats-Unis.

D'autres photos rendaient hommage à Ayse Deniz Karacagil, une jeune Turque de 25 ans, pro-Kurde et héroïne de la bataille de Kobané (septembre 2014), tuée dans un affrontement de l'YPJ avec l'EI en mai 2017 à Raqqa en Syrie.

Des pancartes portées par une importante délégation venue de Florence rappelaient aussi la figure de Lorenzo Orsetti, un jeune anti-fasciste toscan de 30 ans qui avait rejoint la milice kurde du Rojava et a été tué dans une bataille avec l'EI en mars dernier, près de Baghouz.

Grimpés sur un énorme camion, plusieurs orateurs se sont succédés pour dire "non à la guerre turque dans le nord-est de la Syrie" et pour "défendre le Rojava". "Rise up Rojava, Onda Resistente (vague résistante, ndlr)", clamait une pancarte, appelant la région "à se soulever".

"Liberté pour (Abdullah) Ocalan", le chef du parti indépendantiste kurde du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) emprisonné depuis 20 ans par la Turquie, "et pour les prisonniers politiques", disaient d'autres banderoles.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.