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Iran: une librairie fermée pour violation de la loi sur le voile (média)


Vendredi 22 decembre 2023 à 16h03

Téhéran, 22 déc 2023 (AFP) — La police iranienne a fermé vendredi une grande librairie dans le centre de Téhéran pour avoir permis à des femmes d'entrer dans les locaux sans le voile, obligatoire en Iran, a rapporté un journal iranien.

"Aujourd'hui (vendredi), vers midi (08H30 GMT), des policiers se sont rendus (...) à Shahr-e-Ketab ("ville du livre", en persan), dans le centre de Téhéran, et l'ont fermée", a indiqué le journal réformiste Shargh sur son site Internet.

Shargh a cité comme raisons de la fermeture le non-respect de règles commerciales, "des ordres du ministère de l'Intérieur" ainsi que "la présence de clientes non voilées".

La librairie a confirmé sa fermeture par les autorités dans une brève déclaration sur son compte Instagram officiel, sans donner plus de détails.

Depuis la Révolution islamique de 1979, le port du voile est obligatoire en Iran pour toutes les femmes, même étrangères, qui doivent dissimuler leurs cheveux dans les lieux publics.

Ces derniers mois, de plus en plus de femmes sont apparues sans voile en public, notamment après le mouvement de contestation déclenché par la mort en détention en septembre 2022 de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans arrêtée pour infraction au strict code vestimentaire.

Des centaines de personnes, parmi lesquelles des dizaines de membres des forces de sécurité, ont été tuées lors de ce mouvement. Des milliers de manifestants ont également été arrêtés, accusés par les autorités de participer à des "émeutes" fomentées par Israël, ennemi juré de l'Iran, et par les pays occidentaux.

Face à ces actes de désobéissance de la part des femmes sur le port du voile, les autorités ont tenté de durcir le ton, en annonçant davantage de contrôles, notamment à l'aide de caméras, et en arrêtant des actrices posant sans hijab sur les réseaux sociaux.

En juillet, un média d'Etat a annoncé une augmentation des patrouilles de police visant à arrêter celles qui ignorent la loi et, en septembre, le Parlement a voté en faveur d'un projet de loi qui durcirait les sanctions à l'encontre des personnes qui enfreignent le code vestimentaire.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.