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Iran: une journaliste libérée publie une nouvelle photo d'elle sans foulard


Jeudi 17 août 2023 à 20h24

Paris, 17 août 2023 (AFP) — Une journaliste iranienne a dit jeudi ne pas regretter d'avoir posté sur les réseaux sociaux une photo d'elle sans foulard, en signe de défi au code vestimentaire en Iran, et a partagé une image similaire après sa dernière libération de prison.

La journaliste Nazila Maroufian avait interviewé en octobre 2022 Amjad Amini, le père de Mahsa Amini. La mort en détention en septembre 2022 de cette jeune femme iranienne arrêtée après avoir prétendument violé le code vestimentaire imposant le port du voile aux femmes, a déclenché des manifestations qui ont duré plusieurs mois.

Nazila Maroufian était sortie dimanche de la prison d'Evine à Téhéran après plus d'un mois en détention. Elle avait publié une photo d'elle sans foulard sur les réseaux sociaux.

"N'acceptez pas l'esclavage", avait-elle posté sur X (ex-Twitter) et Instagram, avec une photo d'elle faisant le signe de la victoire.

La journaliste avait alors été de nouveau arrêtée et transférée à la célèbre prison pour femmes de Qarchak, près de Téhéran, dont les conditions de détention sont régulièrement dénoncées, selon Human Rights Activists News Agency (HRANA).

Mais Nazila Maroufian, âgée de 23 ans selon des médias persans hors d'Iran, a annoncé sur les réseaux sociaux avoir été relâchée mercredi, en s'interrogeant: "regrettes-tu d'avoir posté la photo après ta libération? Admets-tu que tu as commis une erreur?"

"Non, je n'ai rien fait de mauvais", dit-elle, publiant une image similaire d'elle la tête découverte, portant une chemise blanche, un bras levé avec le V de la victoire et un bouquet de fleurs dans l'autre main.

Dans l'interview publiée sur le site d'information Mostaghel Online, Amjad Amini accusait les autorités d'avoir menti sur les circonstances de la mort de sa fille. Les autorités ont imputé sa mort à un problème de santé mais la famille et des militants ont affirmé qu'elle avait reçu un coup à la tête en détention.

Basée à Téhéran mais originaire de Saqez, la ville natale d'Amini, dans la province du Kurdistan, Nazila Maroufian avait été arrêtée une première fois en novembre, puis libérée, déclarant qu'elle avait été condamnée à deux ans de prison avec un sursis pendant cinq ans pour "propagande contre le système" et "diffusion de fausses nouvelles".

Son cas fait écho à celui de la militante et journaliste Sepideh Gholian, qui avait été arrêtée en mars quelques heures après être sortie de prison tête nue et avoir scandé des slogans contre le guide suprême iranien, Ali Khamenei.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.