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Iran: un ténor de l'opposition réclame un "changement fondamental" du système


Dimanche 5 février 2023 à 11h30

Téhéran, 5 fév 2023 (AFP) — L'un des principaux opposants en Iran, Mir Hossein Moussavi, a appelé à un "changement fondamental" du système politique, confronté à une "crise de légitimité" avec le mouvement de contestation déclenché par la mort de Mahsa Amini.

"L'Iran et les Iraniens ont besoin et sont prêts pour un changement fondamental, dont les grandes lignes sont tracées par le mouvement pur Femmes-Vie-Liberté", déclare M. Moussavi dans un communiqué publié sur son site et repris dimanche par les médias locaux.

Il fait ainsi allusion au principal slogan scandé lors des manifestations déclenchées par la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans décédée après avoir été arrêtée par la police des moeurs, qui l'accusait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique.

Pour l'opposant, ce mouvement de contestation est intervenu dans un contexte de "crises interdépendantes" qui sont "économique, environnementale, sociale, de légitimité, culturelle et médiatique".

Mir Hossein Moussavi propose que soit organisé un "référendum libre et juste sur la nécessité ou non de rédiger une nouvelle constitution", car la "structure" actuel du système est "insoutenable".

Candidat malheureux à la présidentielle de 2009, M. Moussavi avait pris la tête de la contestation contre la réélection du président sortant Mahmoud Ahmadinejad, en dénonçant des fraudes massives.

Aujourd'hui âgé de 80 ans, il est depuis 12 ans en résidence surveillée à Téhéran avec son épouse Zahra Rahnavard, mais sans avoir été inculpés.

Proche confident du père fondateur de la République islamique, l'ayatollah Rouhollah Khomeiny, M. Moussavi a occupé le poste de Premier ministre de 1981 à 1989.

Comme lors de la "Révolution du peuple en 1979", "la population a droit à des révisions fondamentales afin (...) d'ouvrir la voie à la liberté, à la justice, à la démocratie et au développement" de l'Iran, ajoute-t-il dans son communiqué.

"Le refus des dirigeants de faire le moindre pas vers la réalisation des droits des citoyens définis dans la constitution actuelle (...) a découragé la société de mener une réforme dans le cadre de la structure existante", a noté M. Moussavi.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.