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Iran: un journaliste et un militant des droits humains libérés de prison


Vendredi 10 février 2023 à 17h56

Téhéran, 10 fév 2023 (AFP) — L'Iran a libéré vendredi un militant des droits humains emprisonné depuis 2018 ainsi qu'un journaliste arrêté lors du mouvement de contestation provoqué par la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, ont rapporté des médias locaux.

"Farhad Meysami a été arrêté en juillet 2018 et a été libéré de prison après avoir purgé sa peine", a rapporté le quotidien réformateur Shargh.

Médecin et militant des droits humains, M. Meysami observait une grève de la faim depuis plusieurs semaines pour réclamer notamment la fin des exécutions liées aux manifestations et la libération des prisonniers politiques, selon son avocat Mohammad Moghimi.

Il avait été arrêté alors qu'il faisait campagne en faveur de la fin de l'obligation de porter le voile en public et a été condamné à cinq ans de prison pour atteinte à la sécurité nationale.

Avant lui, le journal Shargh avait annoncé la libération de Hossein Yazdi, "militant politique et journaliste", de la prison de Dastgerd" dans la ville d'Ispahan (centre).

M. Yazdi avait été arrêté le 5 décembre lors du mouvement de contestation en Iran, avant d'être condamné à un an de prison ainsi qu'à une interdiction de voyager pendant deux ans, selon le journal.

Shargh n'a pas donné de détails sur les charges retenues contre ce journaliste, mais précise qu'il était le "directeur du site web Mobin 24 et de la chaîne d'information Iran Times".

Des milliers de personnes ont été arrêtées pour leur implication présumée dans le mouvement de contestation déclenché par la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne âgée de 22 ans, arrêtée pour infraction au code vestimentaire strict de la République islamique.

Jeudi, des médias basés à l'étranger avaient rapporté que sept femmes militantes et journalistes ont été libérées de la prison d'Evin à Téhéran.

Il s'agit notamment de la militante Saba Kordafshari, détenue depuis 2019 après avoir fait campagne contre l'obligation du voile pour les femmes, et de la photographe Alieh Motalebzadeh, dont le dernier séjour en prison a débuté en avril 2022, toujours selon les médias.

On ignore encore si les récentes libérations sont liées à l'annonce dimanche dernier par le bureau du dirigeant suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, d'une grâce en faveur d'un "nombre important" de condamnés, y compris ceux qui ont été détenus lors des manifestations.

Les autorités iraniennes affirment que des centaines de personnes, dont des dizaines de membres des forces de sécurité, ont été tuées lors des manifestations qu'elles qualifient d'"émeutes".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.