Dimanche 13 novembre 2022 à 20h07
Paris, 13 nov 2022 (AFP) — Les autorités iraniennes ont hospitalisé dimanche Hossein Ronaghi, un défenseur de la liberté d'expression détenu à Téhéran et en grève de la faim, dont l'état de santé s'est dégradé, a annoncé son frère.
"Hossein a été emmené dans l'un des services de l'hôpital Dey" de Téhéran, a précisé Hassan Ronaghi, affirmant que ses parents n'avaient pas pu le voir. "Sa vie est en danger", a-t-il ajouté.
Hossein Ronaghi figure parmi les dizaines de militants des droits humains, journalistes et avocats qui ont été arrêtés depuis que le pays est secoué par une vague de manifestations.
Lui-même a été arrêté le 24 septembre après avoir critiqué la répression sanglante des manifestations initialement suscitée par la mort en détention le 16 septembre d'une Kurde iranienne de 22 ans, Mahsa Amini.
Cette dernière avait été arrêtée par la police des moeurs pour une infraction présumée au strict code vestimentaire en vigueur dans la République islamique.
Détenu à la prison d'Evine à Téhéran, le militant a entamé une grève de la faim dès son arrestation et refuse également de boire depuis samedi, après le rejet par les autorités de sa demande de sortie de prison pour des raisons médicales, selon ses proches.
Âgé de 37 ans, il souffre de problèmes aux reins et a également eu les deux jambes cassées en prison, toujours selon sa famille.
"Le parquet d'Evine continue d'empêcher la libération de Hossein sous de faux prétextes. Le procureur a l'intention de tuer Hossein", a tweeté Hassan Ronaghi en encourageant les sympathisants à se rendre devant l'hôpital.
Les cinéastes Jafar Panahi et Mohammad Rasoulof, emprisonnés avec Hossein Ronaghi à Evine, avaient eux aussi exprimé leur inquiétude à son sujet.
"Selon les médecins de la prison, le risque d'arrêt cardiaque est maintenant très élevé", ont-ils alerté dans une lettre partagée par le site d'information Iran Wire basé à Londres.
Hossein Ronaghi, un collaborateur de plusieurs journaux étrangers, notamment le Wall Street Journal, a été pendant des années l'un des critiques les plus virulants du régime vivant dans le pays.
sjw/sab/jg/sg
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.