Jeudi 14 septembre 2023 à 05h00
Paris, 14 sept 2023 (AFP) — Voici les temps forts depuis la mort il y a un an de Mahsa Amini, devenue symbole de la lutte contre le port du voile en Iran. Son décès a conduit de plus en plus d'Iraniennes à défier le régime qui a réprimé violemment toute manifestation ou acte de désobéissance.
- Décès -
Le 16 septembre 2022, Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, décède à l'hôpital. Elle avait été arrêtée trois jours auparavant par la police des moeurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire en vigueur depuis la Révolution islamique de 1979, imposant aux femmes le port d'un hijab recouvrant la tête et le cou dans les lieux publics.
- Manifestations -
Elle est inhumée le lendemain dans sa ville natale de Saghez, où une manifestation est dispersée.
Les protestations s'étendent à une quinzaine de villes, et des images d'Iraniennes mettant le feu à leur foulard envahissent les réseaux sociaux.
Le 22 septembre, les autorités bloquent Instagram et WhatsApp, très utilisés en Iran. Les internautes se rabattent notamment sur des messageries locales.
Washington annonce des sanctions économiques visant la police des moeurs et plusieurs responsables de la sécurité, suivi par Ottawa, Londres et Bruxelles. D'autres sanctions suivront.
- Khamenei accuse l'Amérique -
A l'appel des autorités, des milliers de personnes défilent le 23 septembre pour défendre le port du voile.
De violents incidents éclatent le 2 octobre à Téhéran entre étudiants et forces de sécurité dans une université. La semaine suivante, des adolescentes manifestent en retirant leur voile et en criant des slogans anti-régime.
Le guide suprême Ali Khamenei accuse les Etats-Unis, Israël et leurs "agents" d'avoir fomenté la contestation.
- Contestation réprimée -
Le 12 octobre, des avocats rejoignent le mouvement, reprenant le slogan des manifestants "Femme, vie, liberté", à Téhéran, tout comme des commerçants, ouvriers, étudiants et enseignants.
Les forces de sécurité ouvrent le feu fin octobre sur des manifestants à Saghez.
Plusieurs centaines d'Iraniens, dont des membres des forces de l'ordre, sont tués et des dizaines de milliers arrêtés lors des manifestations d'octobre et novembre.
Sept hommes sont exécutés pour leur implication.
Le pouvoir envoie néanmoins un signal d'apaisement en libérant en février 2023 de nombreux détenus lors d'une amnistie sans précédent.
- Technologie pour la police -
La police utilise à partir du 15 avril des caméras "intelligentes" pour identifier les femmes non voilées sur les voies publiques.
Si la passagère d'une voiture enfreint le code vestimentaire, le propriétaire du véhicule risque une saisie.
Plus de 150 magasins, restaurants et salles de réception sont fermés en 24 heures.
- Projet de loi sur le voile -
Le gouvernement propose en mai un projet de loi visant à renforcer les sanctions, notamment financières, contre "toute personne retirant son voile dans les lieux publics ou sur internet", sans préconiser l'emprisonnement. Le retrait du hijab, actuellement un crime, pourrait ainsi être reclassé en délit, au grand dam des ultraconservateurs.
- Patrouilles rétablies -
La police rétablit mi-juillet les patrouilles pour sanctionner les femmes non voilées.
Une journaliste ayant interviewé le père de Mahsa Amini et qui s'est montrée en public tête nue est emprisonnée à plusieurs reprises.
Le chanteur de pop Mehdi Yarrahi, auteur d'une chanson exhortant les femmes à retirer leur foulard, est arrêté fin août. Le 5 septembre, c'est au tour de l'oncle de Mahsa Amini qui est détenu dans un lieu inconnu, selon des sources kurdes.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.