Mercredi 23 janvier 2008 à 13h08
TEHERAN, 23 jan 2008 (AFP) — Le Centre iranien des défenseurs des droits de l'Homme, dirigé par la lauréate du prix Nobel de la paix Shirin Ebadi, a demandé une enquête sur la mort en détention d'un étudiant kurde attribuée à un suicide par les autorités.
Le centre a exigé, dans un communiqué reçu mercredi par l'AFP, "l'exhumation et l'autopsie" d'Ebrahim Lotfollahi.
L'étudiant en droit avait été arrêté le 6 janvier, pour des raisons inconnues, et est mort le 15 janvier dans la prison de Sanandaj, dans la province du Kordestan (ouest), peuplée en majorité de Kurdes, a indiqué à l'AFP l'avocat de la famille Saleh Nikbakht.
"L'enterrement hâtif par les autorités et les entraves posées à la famille et à son médecin de confiance pour examiner le corps provoquent une interrogation pour tout observateur impartial", a dit le centre.
La famille de M. Lotfollahi a fait savoir la semaine dernière par la voix de M. Nikbakht qu'elle n'acceptait pas la version officielle selon laquelle il s'est suicidé en prison.
A la mi-octobre, une jeune médecin, Zahra Bani Yaghoub, âgée de 27 ans, avait été retrouvée pendue dans sa cellule d'un centre de détention pour délits contre la moralité à Hamedan (centre) à la mi-octobre.
La police avait alors affirmé à sa famille qu'elle s'était suicidée avec un morceau de tissu, mais ses proches avaient exigé une enquête.
La famille a mis en doute la thèse du suicide, en arguant notamment que Mlle Bani Yaghoub avait un avenir brillant.
Une enquête a été ouverte par la justice contre "trois suspects" dans cette affaire.
Zahra Bani Yaghoub avait été arrêtée dans un parc parce qu'elle se trouvait en compagnie d'un homme qui n'était ni son mari, ni un membre de sa famille, ce qui est interdit dans la République islamique.
La famille Bani Yaghoub a requis les services de l'avocate et prix Nobel de la paix Shirin Ebadi, qui a demandé une enquête exhaustive.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.