Page Précédente

Iran: remplacement du chef de la banque centrale après une dévaluation record


Jeudi 29 decembre 2022 à 17h44

Téhéran, 29 déc 2022 (AFP) — Le chef de la banque centrale iranienne a démissionné jeudi après une dépréciation record du rial en raison des sanctions toujours plus lourdes qui frappent le pays depuis 2018, ont rapporté les médias officiels.

"Après avoir accepté la démission d'Ali Salehabadi, le conseil des gouverneurs a choisi Mohammad Reza Farzin à la tête de la Banque centrale", a déclaré la télévision d'Etat.

Le gouverneur démissionnaire avait été nommé il y a quinze mois. Ce changement est intervenu alors que la monnaie a perdu environ 25% de sa valeur en deux mois seulement, passant d'environ 330.000 pour 1 dollar à 430.000 alors que l'inflation monte en flèche.

L'Iran est frappé par des séries de sanctions américaines depuis 2018, lorsque le président de l'époque, Donald Trump, a retiré son pays de l'accord nucléaire de 2015 entre Téhéran et les puissances mondiales. L'accord, officiellement connu sous le nom de Plan d'action global conjoint (JCPOA), avait accordé à l'Iran un allégement de sanctions antérieures, en échange de restrictions sur son programme nucléaire, pour garantir que Téhéran ne puisse pas développer une arme nucléaire - ce qu'il a toujours nié vouloir faire.

L'Occident a également ciblé de nombreuses entreprises iraniennes et des militaires de hauts rangs après avoir accusé la République islamique de fournir à la Russie des drones à utiliser dans la guerre en Ukraine, consécutive à l'invasion russe de ce pays il y a dix mois. Téhéran, cependant, nie l'allégation.

De plus, la République islamique a été frappée par des vagues de sanctions en provenance d'Europe, des États-Unis, du Canada et de plusieurs autres pays pour sa réponse aux manifestations déclenchées par la mort en détention de Mahsa Amini le 16 septembre.

Irano-kurde Mahsa Amini, 22 ans, est décédée après son arrestation à Téhéran par la police des moeurs pour une violation présumée du code vestimentaire strict du pays pour les femmes.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.