Lundi 19 decembre 2022 à 11h09
Téhéran, 19 déc 2022 (AFP) — Quatre membres des forces de sécurité ont été tués dans une attaque "terroriste", dans le sud-est de l'Iran, a annoncé lundi l'agence officielle Irna.
Cette attaque s'est produite dans la province reculée du Sistan-Baloutchistan, située à proximité de la frontière avec l'Afghanistan et le Pakistan et touchée ces derniers mois par des épisodes de violence.
"Quatre membres des forces de sécurité des Gardiens de la révolution", l'armée idéologique de l'Iran, "sont tombés en martyrs" dans une attaque "terroriste" dans la région de Saravan, proche de la frontière avec le Pakistan, selon Irna.
Le Sistan-Baloutchistan est l'une des régions les plus pauvres d'Iran et abrite la minorité baloutche, qui adhère majoritairement à l'islam sunnite et non au chiisme dominant dans le pays. La province est souvent le théâtre d'affrontements entre forces de sécurité et des rebelles baloutches, des groupes extrémistes musulmans sunnites ou des trafiquants de drogue.
Face à la "présence puissante" des forces de sécurité, les agresseurs ont "fui vers le Pakistan", a ajouté Irna, sans donner plus d'informations sur ces assaillants.
Le chef des gardes-frontières de Saravan, Hosseinali Farahi, cité dimanche soir par Irna, a fait état d'un conflit entre ses forces et "des agresseurs armés membres d'un groupe terroriste".
Les agresseurs, qui avaient "l'intention d'entrer sur le territoire iranien, en provenance du Pakistan, pour faire des opérations de sabotage", ont "fui vers le pays voisin", a-t-il ajouté.
Le 14 décembre, le ministère iranien du Renseignement avait annoncé l'arrestation de trois individus impliqués dans l'assassinat présumé d'un imam sunnite, tué le 8 décembre au Sistan-Baloutchistan.
Zahedan, le chef-lieu de la province, a été touché par plusieurs jours de violences déclenchées le 30 septembre lors de manifestations contre le viol d'une adolescente imputé à un policier. Plusieurs membres des forces de sécurité figurent parmi les dizaines de personnes tuées dans ces violences.
- Responsables limogés -
Les autorités avaient limogé deux hauts responsables de la sécurité de la région, dont le chef de la police de Zahedan, après la publication d'une enquête, menée à la demande du président iranien Ebrahim Raïssi, faisant étant de "négligences de la part de certains officiers" ayant conduit à la mort de civils "innocents".
Ces incidents sont survenus alors que le pays est en proie à des manifestations depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, trois jours après son arrestation à Téhéran par la police des moeurs.
Des milliers d'Iraniens et une quarantaine d'étrangers ont été arrêtés et plus de 2.000 personnes inculpées en lien avec ces manifestations, selon les autorités judiciaires. Deux hommes de 23 ans ont été pendus, accusés de faits en lien avec ces troubles.
Selon des experts, les Baloutches ont pris exemple sur les manifestations provoquées par la mort de Mahsa Amini, initialement pour défendre les droits des femmes et qui se sont élargies à d'autres revendications.
A Qom, une ville sainte chiite du centre de l'Iran, quatre religieux ont par ailleurs été blessés dimanche lors d'une agression commise par "des inconnus" qui ont utilisé "un objet pointu", a annoncé Irna.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.