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Iran: pendaison de cinq personnes condamnées pour une série d'attentats


Dimanche 9 mai 2010 à 09h28

TEHERAN, 9 mai 2010 (AFP) — Un monarchiste et quatre membres du groupe rebelle armé kurde PJAK condamnés pour avoir commis des attentats dans plusieurs villes du pays ont été pendus dimanche matin, selon un communiqué du parquet de Téhéran publié par les médias.

Les cinq condamnés étaient accusés "d'actes terroristes, incluant des attentats à la bombe contre des bâtiments gouvernementaux et des bâtiments publics dans des villes iraniennes", selon l'agence officielle Irna.

Irna a identifié les cinq condamnés comme étant Shirine Alamhouli, Farzad Kamangar, Ali Heidarian, Farhad Vakili et Mehdi Eslamian.

Selon un communiqué du parquet cité par l'agence Isna, Mehdi Eslamian "est l'un des responsables de l'attentat de Shiraz" (sud du pays), où l'explosion d'une bombe dans une mosquée avait fait 14 morts et quelque 200 blessés le 12 avril 2008.

Cet attentat avait été attribué par les autorités au groupe monarchiste en exil Tondar (Assemblée du Royaume), qui l'avait également revendiqué sur son site internet.

Selon des sites internet iraniens collectant des informations sur la situation des droits de l'Homme en Iran, Mehdi Eslamian, 30 ans, arrêté en mai 2008 pour appartenance au Tondar, était le frère de Mohsen Eslamian, un des trois hommes exécutés le 10 avril 2009 pour l'attentat de Shiraz.

Les quatre autres condamnés exécutés dimanche étaient des militants kurdes liés au mouvement indépendantistes armé PJAK, proche du PKK turc et responsable de nombreux attentats au Kurdistan iranien, selon le parquet.

Shirine Alamhouli, âgée de 28 ans, avait été arrêtée en 2008 à Téhéran et jugée en décembre 2009 sous l'accusation de liens avec le PJAK, selon un site internet collectant des informations sur les droits de l'homme en Iran.

Le parquet a précisé qu'"elle avait été arrêtée après avoir fait exploser une bombe placée sous une voiture se trouvant dans le parking d'une base des Gardiens de la révolution dans l'ouest de Téhéran". Elle a "reconnu être membre du PJAK" qui avait "revendiqué l'attentat", selon le communiqué.

Farzad Kamangar, enseignant à Kamyaran (province du Kurdistan, nord-ouest) avait été arrêté en juillet 2006 et condamné à mort en mai 2008 pour appartenance au PJAK et "possession d'explosifs". Il avait été jugé "ennemi de Dieu", une qualification qui peut entraîner le peine de mort.

Selon le parquet, Farzad Kamangar, Farhad Vakili et Ali Heidarian "étaient membres du PJAK depuis 12 ans", et avaient "commis des attentats contre les bureaux de deux gouverneurs, un bâtiment du ministère du Commerce à Kermanshah (ouest), et contre un pipeline reliant l'Iran à la Turquie".

L'Union européenne avait dénoncé en août 2008 la condamnation à mort de ces trois hommes et appelé Téhéran à stopper les exécutions.

Les pendaisons de dimanche portent à au moins 61 le nombre de personnes exécutées en Iran depuis le début de l'année, selon un décompte de l'AFP établi à partir d'informations publiées par la presse locale.

La plupart étaient des condamnés de droit commun, à l'exception de deux monarchistes accusés d'appartenir au Tondar et exécutés en janvier.

Outre la rébellion armée, le meurtre, le viol, le vol à main armée, le trafic de drogue et l'adultère sont passibles de la peine de mort en Iran, où les autorités estiment qu'une application sévère de la loi est indispensable pour maintenir la sécurité publique.

En 2009, au moins 270 personnes avaient été exécutées en Iran.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.