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Iran: "pas de peines faibles" pour les "principaux éléments" des manifestations


Jeudi 13 octobre 2022 à 13h27

Téhéran, 13 oct 2022 (AFP) — Les juges en Iran ont reçu pour consigne de ne pas prononcer des peines "faibles" pour les "principaux éléments des émeutes", a rapporté jeudi le site d'information du pouvoir judiciaire en référence aux manifestations déclenchées par la mort de Mahsa Amini le 16 septembre.

Une vague de protestations se poursuit en Iran depuis le décès de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans morte trois jours après son arrestation par la police des moeurs à Téhéran pour avoir, selon celle-ci, enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique pour les femmes, prévoyant notamment le port du voile.

Des dizaines de personnes ont été tuées, essentiellement parmi les manifestants mais aussi les forces de sécurité, et des centaines d'autres ont été arrêtées.

"Le chef de la justice iranienne, Gholamhossein Mohseni Ejei, a ordonné aux juges d'éviter de simplifier la question et d'exprimer une sympathie indue et de prononcer des peines faibles pour les principaux éléments de ces émeutes", selon Mizan Online.

"Une sympathie indue et des peines faibles pour les principaux éléments (des émeutes) sont une injustice pour le peuple et l'avenir", a déclaré Mohseni Ejei.

"Dans le même temps, une certaine clémence devrait être envisagée pour les personnes faisant partie des éléments les moins coupables", a-t-il ajouté, selon Mizan Online.

"Ces personnes seront libérées jusqu'à la tenue du tribunal", a-t-il noté, soulignant que si, en attendant leur procès "elles regrettent ce qu'elles ont fait, apprennent leur leçon et le prouvent dans leurs actes, leurs peines seront prononcées avec clémence."

"Après le verdict et la condamnation, si elles font preuve de bonne conduite et qu'il est garanti qu'elles ne commettront plus le crime, elles pourront également bénéficier de clémence."

L'Autorité judiciaire a fait état mercredi de l'inculpation de plus de 100 personnes liées aux "récentes émeutes" dans la capitale Téhéran et la province de Hormozgan dans le sud.

M. Mohseni Ejei a également fait écho aux propos tenus mercredi par le guide suprême, l'Ayatollah Ali Khamenei, faisant référence à l'implication d'"ennemis" dans les manifestations.

"Sans aucun doute, de tels événements, dans lesquels les mains des ennemis (...) sont visibles, ne devraient pas nous empêcher d'avancer et de progresser dans différents secteurs", a poursuivi le chef du pouvoir judiciaire.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.